Une élue des Yvelines agace la police en publiant sa convocation sur Twitter

Commissariat de police (Photo d'illustration) - JEFF PACHOUD / AFP
Agnès Cerighelli, conseillère municipale indépendante (qui prétend toutefois appartenir à La République en marche) de Saint-Germain-en-Laye, suscite un écho médiatique étonnant. Il faut dire que l'élue aime la mise en scène, et peu lui importe visiblement que le rôle qu'elle s'attribue ne soit pas spécialement flatteur. Ainsi, quelques semaines après avoir comparé sur Twitter l'obligation par les nazis du port de l'étoile jaune pour les juifs à une "secte LGBT (imposant) à tous ses membres de porter un pansement arc-en-ciel sur le visage pour afficher son prosélytisme et son communautarisme sexuels", elle a été convoquée au commissariat de Saint-Germain-en-Laye pour ce lundi à 14 heures. Et elle a cru bon de mettre la chose sur la place publique via un nouveau tweet, comme l'a remarqué Le Parisien.
Appel à la mobilisation
Vendredi dernier, elle a donc publié une photo du document, qui l'invite à venir s'expliquer dans la mesure où ses propos sont soupçonnés de constituer des "injures publiques à l'égard d'une personne ou d'un groupe de personnes à raison de leur orientation sexuelle et de provocation publique à la discrimination, la haine et la violence à l'égard d'une personne ou d'un groupe de personnes à l'égard de leur orientation sexuelle". Le courrier a indigné Agnès Cerighelli, qui a écrit:
"En France, en 2019, l’intimidation des élus français atteint un niveau inégalé!"
En plus de diffuser le cliché, elle s'est permise d'appeler ses partisans à venir la soutenir, par l'entremise de la légende de la photo: "À tous ceux qui m’estiment et me lisent, merci de leur soutien et de leur amicale présence ce 17 juin à 14 heures devant le commissariat de Saint-Germain-en-Laye." Pire, elle a surligné de jaune le nom de l'agent ayant rédigé le procès-verbal.
Les réactions syndicales
Ce geste a ulcéré les syndicats policiers. Le syndicat des commissaires de police, le SCPN, a noté avec colère que l'appétit de transparence de l'élue n'allait pas jusqu'à dévoiler sa propre adresse: "L’anonymat du policier qui vous a convoqué, ça vous aurait coûté de le respecter, comme pour votre adresse? Votre mise en scène médiatique pour une simple audition libre est indigne."
Le syndicat SGP-Police a même assuré qu'il saisissait le ministre de l'Intérieur, toujours par l'intermédiaire d'un tweet.