Un surveillant du centre pénitentiaire d'Alençon condamné à 4 mois avec sursis

Un gardien de la maison d'arrêt de Béziers a été menacé par un détenu armé d'une... brosse à dents (Photo d'illustration) - Fred Tanneau - AFP
Un surveillant du centre pénitentiaire d'Alençon/Condé-sur-Sarthe, spécialisé dans la surveillance des détenus difficiles, a été condamné jeudi en correctionnelle à quatre mois de prison avec sursis pour violence volontaire à l'égard d'un détenu.
Le prévenu "s'est comporté comme le petit Georges Bush qui intervient en Irak avant de savoir ce qu'il s'y passe. Il a utilisé la violence avant qu'il ne se passe quelque chose", a estimé lors de l'audience mercredi le procureur de la République d'Alençon, François Coudert, avant de requérir six mois de prison ferme et l'inscription de la condamnation au casier judiciaire, ce qui aurait condamné le surveillant à changer de métier.
Le tribunal en a décidé autrement. Mais le surveillant reste suspendu tant qu'il n'a pas été jugé sur le plan administratif.
Une prison minée par les violences
Les faits remontent au 6 janvier. Le prévenu avait mis à terre par une "balayette", un détenu qui refusait de réintégrer sa cellule.
Le procureur a reconnu mercredi que la prison de "Condé est un lieu où règne la violence" et rappelé les nombreuses agressions dont les surveillants y font l'objet de la part des détenus. Mais "il n'y avait en l'espèce aucune forme d'agressivité physique" de la part du détenu qui aurait "rendu obligatoire l'usage de cette violence", a martelé le magistrat.
Le surveillant ne reconnaît pas les violences volontaires. Selon les témoignages d'autres surveillants, le détenu les aurait insultés et menacés de mort.
Inauguré officiellement en 2013, le centre pénitentiaire de Condé-sur-Sarthe est considéré comme l'un des plus sécurisés de France