Un prêtre accusé d’agressions sexuelles renvoyé devant la justice canonique dans le Lot-et-Garonne

Une croix. (Photo d'illustration) - Photo par EMILY ELCONIN / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP
Le diocèse d'Agen (Lot-et-Garonne) a engagé un procès canonique à l'encontre d'un prêtre de la région, accusé d'agressions sexuelles, après le classement par la justice de plaintes le visant, a annoncé ce lundi 6 octobre l'évêque de la ville.
Le curé, qui a exercé dans trois paroisses et comme aumônier dans un hôpital psychiatrique du département, est soupçonné "d'agressions à caractère sexuel" sur près d'une dizaine de mineures et "d'adultes fragiles", a détaillé l'évêque d'Agen Monseigneur Alexandre de Bucy lors d'une conférence de presse.
Selon cet évêque, le diocèse avait transmis au parquet d'Agen, en 2015 puis 2022, deux signalements sur ces faits, qui ont été classés sans suite.
"Il faut faire la vérité"
La procédure canonique, interne au sein de l'Église catholique, a été lancée par le diocèse dans le but de chercher "la vérité", s'est justifié Monseigneur Alexandre de Bucy, ajoutant avoir entendu "la souffrance" de certaines plaignantes.
"Je ne peux pas répondre à la place de la justice civile. Moi, en mon âme et conscience, après avoir lu les témoignages et entendu deux personnes, il m'a semblé qu'il fallait peut-être aller plus loin dans le sens où il faut faire la vérité", a-t-il ajouté.
Le procès canonique devrait s'ouvrir dans "les jours qui viennent" dans le département, devant un tribunal composé de clercs et prêtres. Le prêtre incriminé, suspendu de ses activités, encourt jusqu'à un retrait définitif de son "état clérical".
Le parquet d'Agen n'a pas répondu dans l'immédiat aux questions de l'AFP concernant les procédures civiles ayant auparavant visé ce prêtre.
Il y a quatre ans, la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Église (Ciase), présidée par Jean-Marc Sauvé, estimait à environ 330.000 le nombre de mineurs victimes de clercs, religieux ou laïcs au sein de l'Église depuis 1950.
Selon le diocèse d'Agen, les travaux de la Ciase ont été "un tournant" pour que l'Église devienne "une maison sûre" et d'écoute. Des procès canoniques ont ainsi été engagés, mais la communication publique autour de ces enquêtes internes à l'Église reste encore parcimonieuse.