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Police-Justice

Un militaire, soupçonné de vouloir tirer sur une mosquée, arrêté

La mosquée de Lyon en avril 2011.

La mosquée de Lyon en avril 2011. - -

L'homme âgé de 23 ans et proche des milieux de l'extrême droite radicale a avoué qu'il projetait de tirer sur une mosquée à l'occasion de la fin du Ramadan. Il a été mis en examen et placé en détention provisoire.

Un attentat déjoué? Parce qu'il projetait, selon les enquêteurs, de tirer sur une mosquée, un militaire de 23 ans "proche des idées de l'extrême droite radicale" a été arrêté sur sa base aérienne près de Lyon, a annoncé dimanche le ministère de l'Intérieur.

Au terme de quatre jours de garde à vue dans les locaux de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), le jeune homme, sergent dans l'armée de l'Air, a été mis en examen pour "détention de munitions de quatrième catégorie en relation avec une entreprise terroriste" et "dégradation de lieu de culte en relation avec une entreprise terroriste". Il a été placé en détention provisoire, a indiqué à l'AFP une source judiciaire.

Le ministère de l'Intérieur a précisé que le jeune homme, interpellé sur la base aérienne de Lyon Mont Verdun, "avait projeté de tirer à l'arme à feu contre une mosquée de la région lyonnaise". Selon une source judiciaire, le suspect a reconnu devant les enquêteurs qu'il avait prévu de tirer sur la mosquée des Minguettes, à Vénissieux, dans la banlieue lyonnaise, le 8 août, à l'occasion de la fin du Ramadan.

La police alertée par des proches

Lors de sa garde à vue entamée le 7 août, le suspect a également reconnu avoir lancé, dans la nuit du 20 au 21 août 2012, un cocktail molotov sur la porte de la mosquée de Libourne (Gironde), qui n'avait fait que peu de dégâts et pas de victime.

Selon la même source proche de l'enquête, le jeune homme, solitaire et fragile psychologiquement, était dans une période difficile à la suite de déboires amoureux. Ce sont des proches qui, alertés notamment par des documents trouvés en sa possession et craignant une dérive extrémiste, ont signalé son cas aux autorités.

Selon la même source, il aurait tenté à trois reprises, sans y parvenir, d'entrer en contact avec Maxime Brunerie, le jeune militant d'extrême droite auteur, le 14 juillet 2002, d'une tentative d'attentat contre le président Jacques Chirac lors du défilé sur les Champs Élysées. Il aurait également été très touché par le suicide, le 21 mai devant l'autel de Notre Dame, de l'historien d'extrême droite Dominique Venner dont il admirait les travaux, a précisé la même source. 

Opération de police judiciaire

Le communiqué de l'Intérieur ajoute que le ministre Manuel Valls "félicite les agents de la DCRI pour leur enquête ayant permis de mettre préventivement à la disposition de la justice et hors d'état de nuire" ce suspect.

"Le ministre de l'Intérieur réitère son engagement le plus résolu à lutter contre toutes les violences s'inspirant des idéologies les plus extrémistes, qui portent atteinte aux valeurs de la République et qui ont pour seul objectif de créer des tensions dans la société et de propager un climat de haine", ajoute le communiqué. "Aucune tolérance ne sera admise", conclut-il.

Interrogé, un porte-parole du ministère de la Défense n'a fait aucun commentaire. "Il s'agit d'une opération de police judiciaire", a-t-il dit.

C. L. avec AFP