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Police-Justice

Un an après, Florence Cassez a tourné la page du Mexique

Florence Cassez à Paris, ce mardi 21 janvier. Cela fait un an que la Française a été libérée.

Florence Cassez à Paris, ce mardi 21 janvier. Cela fait un an que la Française a été libérée. - -

Ses sept ans d'incarcération au Mexique ne l'ont pas laissée indemne. Un an après sa libération, la jeune Lilloise se bat pour se reconstruire.

Cela fait un an jour pour jour que Florence Cassez a de nouveau foulé le sol français. La Française, qui venait de passer sept ans derrière les barreaux au Mexique, se pensait alors "incapable d'atterrir." Depuis, l'atterrissage s'est fait, "douloureusement". "Je suis passée par toutes les étapes", confie-t-elle. "Il y a eu l'euphorie de la sortie de prison, puis l'adaptation à la vie extérieure... J'ai l'impression d'avoir vécu dix ans en une année".

>> Florence Cassez sera l'invitée de Ruth Elkrief sur BFMTV vendredi 24 janvier à 19h

C'est le 8 décembre 2005 que, pour la jeune Lilloise, tout a basculé. Arrêtée sur une route menant à Mexico en compagnie de son fiancé, elle est dès le lendemain diabolisée dans les médias par la police et devient, aux yeux des Mexicains, "Florence la diabolique".

Accusée d'"enlèvement", "séquestration", "délinquance organisée" et "possession d'armes à feu et de munitions à l'usage exclusif des forces armées", elle est condamnée à 96 ans de prison par la justice mexicaine en 2008. Epaulée par un avocat mexicain, Agustin Acosta, et un conseil français, Frank Berton, elle ne cesse de nier. Le bras de fer judiciaire s'achève brutalement avec une décision inespérée de la Cour suprême d'annuler sa condamnation.

"Peur" dans la rue

Autant dire que le retour est brutal. "En sept ans, beaucoup de choses ont changé", indique-t-elle aujourd'hui. "Il a fallu que je réapprenne à vivre en étant une autre". Florence Cassez confie avoir "parfois eu peur" à l'idée de "sortir dans la rue ou faire des courses".

Deux fardeaux l'ont particulièrement éprouvée: l'intérêt médiatique autour de son histoire et la suspicion persistante sur sa culpabilité. Une source de mal-être qui l'a "poussée à écrire" (voir encadré) pour "prouver à ceux qui en doutent encore [qu'elle est] innocente".

Florence Cassez s'est néanmoins battue pour se refaire une place dans la société française. Nouveau look, d'abord: désormais, elle porte les cheveux roux, bouclés, coupés au carré. En juillet, elle a épousé un Franco-Mexicain, salarié d'un groupe hôtelier. L'homme, installé dans les Alpes depuis dix ans, faisait partie de son comité de soutien et lui avait rendu visite en 2009 dans sa prison de Tepepan. Le couple s'est installé dans la région d'Annecy.

Dans l'écriture d'un scénario

Après plusieurs mois consacrés à l'écriture, Florence Cassez s'est également mise à la recherche d'un emploi. "Compliqué", admettait-elle en novembre dernier. Mais elle refuse qu'on l'embauche "pour [son] image". Depuis son livre, elle participe désormais à l'écriture d'un film autobiographique, dont le tournage doit débuter à l'automne. Une manière, pour elle, de "poursuivre le combat" contre la "machination" dont elle se dit victime.

|||Rien n'emprisonne l'innocence

Dans ce livre qui paraît ce jeudi (éditions Michel Lafon), Florence Cassez revient à la fois sur son arrestation, sa sortie de prison et sa difficile reconstruction.

M. T. avec AFP