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Police-Justice

Trappes: des voisins à Collomb, personne ne croit à l'hypothèse jihadiste

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Au lendemain de l'attaque au couteau survenue à Trappes, où un homme a tué deux membres de sa famille et blessé grièvement une autre personne, la piste du déséquilibré reste privilégiée, bien que le crime reprenne les codes de l'attentat terroriste.

Les enquêteurs y voient, pour l'heure, l'acte d'un déséquilibré. Jeudi matin, un homme de 36 ans atteint de troubles psychiatriques a tué ce jeudi matin deux membres de sa famille et blessé grièvement une autre personne à Trappes avant d'être abattu par la police. Mais si son acte a été revendiqué par Daesh, la motivation terroriste reste très incertaine, selon les autorités. 

Déséquilibré plutôt que terroriste

Un sentiment partagé dans la ville de Trappes, où l'assaillant et sa famille vivaient. Sur place, personne ne croit au caractère terroriste de l'attaque de jeudi.

"Ce n'est pas quelqu’un dont on pourrait dire que c’est un radicalisé. C’est pas quelqu’un de qui on pouvait avoir peur, tout simplement", estime ainsi Abdel, au micro de BFMTV. "Il avait des soucis psychologiques ces derniers temps, une accumulation de problèmes qui font qu’il a pété les plombs je pense", fait valoir de son côté Mehdi. 

Un déséquilibré plutôt qu’un terroriste: c’est également la piste privilégiée pour l'heure par les enquêteurs, comme l'a expliqué peu de temps après les faits le ministre de l'Intérieur lui-même, Gérard Collomb. Le parquet anti-terroriste ne s'est d'ailleurs pas saisi de l'enquête. L’agresseur, certes fiché pour radicalisation religieuse, ne suscitait pas l’inquiétude des services de renseignement. Ainsi, malgré la revendication de Daesh, les troubles psychiatriques de cet homme de 36 ans peuvent expliquer son passage à l’acte.

Utilisation volontaire des codes de l'attentat

"C’est un comportement que l’on connaît très bien, qui s’apparente à ce que l’on peut appeler le 'suicide by cops'. La personne s’en va affronter les forces de l’ordre, il est dans une impasse psychologique indiscutable, il ne sait pas de toute façon comment sortir de son acte, et la seule finalité qu’il a c’est d’aller mourir", explique sur BFMTV Christophe Caupenne, ancien chef des négociateurs du Raid.

A l’image de l’attaque de jeudi, des déséquilibrés reprennent parfois les codes de l’attentat terroriste au moment de passer à l’acte. Une façon pour eux d’attirer une dernière fois l’attention. 

"Des crimes de droit commun il y en a tous les jours, mais 'Allahou Akbar" donne le plus qui attire les médias, et donc malheureusement beaucoup d’individus peuvent céder à cette tentation", avance Alain Rodier, directeur adjoint du Centre français de recherche sur le renseignement. 

A.S. avec Jules Chiapello et Célia Genest