Toulouse: le père du jeune parti en Syrie pour le jihad fait appel au gouvernement

Le père du garçon de 15 ans parti en Syrie s'exprime sur BFMTV à Toulouse le 17 janvier 2014. - -
Dix jours après le départ de jeunes garçons de 15 ans pour le jihad en Syrie, le 6 janvier dernier, le père de l'un d'eux lance un appel aux pouvoirs publics, dans l'espoir de revoir son fils. Aujourd'hui, on e stime que plus de 200 jeunes en France et 1.600 en Europe se seraient engagés dans le jihad, la "guerre sainte" des islamistes.
"Ils s'en servent comme de la chair à canon"
Ce père de famille n'a quasiment plus de nouvelles de son fils: lors de son dernier appel, ce mercredi, l'adolescent expliquait que s'il était encore en vie d'ici un mois, il appellerait sa famille. Sinon, ils se retrouveraient "au paradis".
Face à ce discours, la famille est "désemparée, angoissée". Le père, qui "n'a rien vu venir", a donc décidé de faire appel aux pouvoirs publics. Il tente d'interpeller sur ce phénomène qui prend de l'ampleur. "Ce ne sont pas les premiers et ce ne seront certainement pas les derniers" a-t-il déclaré au micro de BFMTV. "J'en appelle à Monsieur Valls et au Président de la République pour qu'ils mettent tout en œuvre pour ramener nos enfants sains et saufs, car ces groupes prennent ce qu'il y a à prendre afin de se servir d'eux comme de la chair à canon".
Des cibles de plus en plus jeunes
C'est la première fois qu'un adolescent aussi jeune part faire le jihad. En revanche, Toulouse fait déjà partie des "bassins de recrutement" pour les islamistes, au même titre que des villes comme Strasbourg et Lille.
"Ce sont des villes peuplées par des jeunes musulmans de la deuxième génération qui se sont convertis, car ils ont l'impression de se sentir exclus de la société" explique Dominique Rizet, expert police-justice de BFMTV. "Ces jeunes vivent un malaise de par leur religion, leur chômage, et de ce fait ils rentrent dans une révolte contre la société".
Mais si habituellement ces jeunes arrêtent l'école assez tôt, ce n'est pas le cas de cet adolescent parti le 6 janvier. "C'est un garçon brillant, sérieux, qui ne fréquente pas les mosquées" a expliqué son père.
Recrutement par les réseaux sociaux
Le recrutement de jeunes pour le jihad se fait essentiellement par les réseaux sociaux, ce qui explique l'embrigadement d'adolescents de plus en plus jeunes. "Chacun y découvre une confrérie et une fratrie d'armes dont il deviendra le héros s'il en revient" a expliqué le juge Marc Trévidic, spécialiste de la lutte anti-terroriste, sur Europe 1. Le recrutement se fait aussi par du prosélytisme dans certaines mosquées, ainsi qu'en prison.