Thévenoud, Benguigui, Arif: ces politiques qui ont chuté après l'affaire Cahuzac

Thomas Thévenoud le 28 novembre 2014 à l'Assemblée nationale. - Patrick Kovarik - AFP
Il avait promis une "République exemplaire" et confié à Jérôme Cahuzac le redressement des comptes de la France: François Hollande a connu au printemps 2013 un véritable séisme, qui a déclenché le vote d'un arsenal législatif quelques mois après la démission du ministre du Budget, pour rendre plus transparente la vie publique et limiter les conflits d'intérêts.
Dès le mois d'octobre 2013, une série de mesures avaient été votées, parmi lesquelles la vérification de la situation patrimoniale et fiscale et d'éventuels conflits d'intérêts d'environ 8.000 parlementaires, élus locaux et hauts fonctionnaires, sous le contrôle de la nouvelle Haute autorité pour la transparence de la vie publique, créée pour l'occasion.
Une procédure qui a coûté très cher à certains: un an plus tard, elle avait permis de découvrir que le tout nouveau secrétaire d'Etat au Commerce extérieur, Thomas Thévenoud, n'avait pas payé ses impôts en temps et en heure, arguant d'une "phobie administrative", ce qui avait tout de même provoqué sa démission après neuf jours seulement au gouvernement.
Accusations de prise illégale d'intérêts
Le cas Jérôme Cahuzac n'a été en effet que le premier d'une cascade d'affaires qui ont éclaboussé le chef de l'Etat jusqu'à fin 2014, touchant parfois ses plus proches. En février 2014, la ministre déléguée à la Francophonie Yamina Benguigui est mise en cause pour avoir caché une partie de son patrimoine dans sa déclaration. Ecartée de la formation du gouvernement Valls en mars, elle bénéficie finalement en septembre 2015 d'une "dispense de peine", après avoir vu sa culpabilité partiellement reconnue.
Des accusations de prise illégale d'intérêts, révélées par Mediapart en avril 2014, poussent ensuite le conseiller politique du président Aquilino Morelle hors de l'Elysée. Un an après, l'enquête préliminaire est classée sans suite.
A quelques jours d'intervalle enfin, fin 2014, deux proches du président, Kader Arif, le secrétaire d'Etat chargé des Anciens combattants, puis Faouzi Lamdaoui, conseiller "égalité et diversité", démissionnent. Le premier est toujours mis en cause dans une enquête préliminaire pour favoritisme, le second a été cité en correctionnelle pour abus de biens sociaux mais la procédure a depuis été déclarée nulle. Le parquet a fait appel.