Thalys: le professeur à la Sorbonne qui a été blessé témoigne

"Je pense: 'Il va m’achever', et je ferme les yeux pour faire le mort'. Toujours hospitalisé en soins intensifs, Mark Moogalian conserve un souvenir très net de la scène. Ce franco-américain professeur d'anglais dans plusieurs universités françaises et musicien a lui aussi aidé à neutraliser Ayoub El Khazzani dans le Thalys reliant Amsterdam à Paris vendredi dernier.

Ce mercredi dans Paris Match, il raconte comment il a repéré le tireur avant qu'il ne passe à l'acte. Il décrit un jeune homme "avec un air étrange" et une grosse valise avec laquelle il s'enferme dans les toilettes. "Il s’éternisait. Si bien que j’ai décidé d’aller voir", explique-t-il au magazine.

Un autre jeune homme est alors déjà en train d'essayer de maîtriser Ayoub El Khazzani, Mark Moogalian saisit l'arme.

"Je ne sais pas comment, mais j’ai réussi à lui arracher la kalachnikov des mains", témoigne-t-il.

Mais alors qu'il s'éloigne, le tireur fait feu. "J’ai senti une gigantesque douleur dans le dos. Je me suis écroulé par terre entre des fauteuils", se souvient-il. Comme le tireur s'approche de lui, il cherche à sauver sa peau: "Je pense: il va m’achever', et je ferme les yeux pour faire le mort". Quelques secondes plus tard, Ayoub El Khazzani sera maîtrisé par les trois jeunes américains. C'est l'en d'entre eux, Spencer Stone, qui lui sauvera la vie en comprimant son artère.

A. D.