Un an après l'attentat de Magnanville, les témoignages poignants des proches des policiers
Il y a un an jour pour jour, la police française était endeuillée. Jean-Baptiste Salvaing et Jessica Schneider, tous deux policiers, ont été assassinés le 13 juin 2016 à leur domicile de Magnanville, dans les Yvelines, par Larossi Abballa, un terroriste se revendiquant de Daesh. Le couple a été tué devant son petit garçon de trois ans. Leur assaillant a été abattu par le Raid.
Ce mardi, une rue aux noms de Salvaing et Schneider sera inaugurée à Pézenas, dans l'Hérault, dans la ville d'origine de Jean-Baptiste Salvaing. La police nationale invite également tous les commissariats de France à organiser un "moment de recueillement". A Versailles, une minute de silence sera respectée au commissariat, juste après une courte prise de parole du préfet des Yvelines. Car un an après le drame, la douleur reste intacte chez les proches des victimes.
> "Certaines choses ressortent" chez le fils des policiers assassinés
Il avait seulement trois ans quand il a été menacé, séquestré. Mathieu, le fils de Jean-Baptiste Salvaing et Jessica Schneider, a surtout assisté à l'égorgement de sa mère. "Au début, on pensait que sa chance serait de ne pas s’en souvenir. Mais on s’est rendu compte au fur et à mesure que certaines choses ressortaient", confie à LCI Stéphane Boutelière, président d'Orphéopolis, une association qui vient en aide à 3.700 orphelins de la police.
Quand les policiers du Raid l'ont secouru, le petit garçon est resté accroché aux bras d'un des policiers pendant plusieurs heures. Depuis, il est suivi psychologiquement. "Les images peuvent survenir tout au long de son enfance puis de son adolescence", ajoute le président d'Orphéopolis. Placé sous la tutelle de sa tante, Mathieu continue de voir Hugo, le fils de Jean-Baptiste Salvaing âgé de 12 ans, qui lui vit désormais chez sa mère en Corse.
> "On célèbre la vie", assure le père de Jean-Baptiste Salvaing
Quelques jours après le drame, le père de Jean-Baptiste Salvaing disait déjà ne pas ressentir de colère. Un an après, Jean-Pierre Salvaing assure qu'il "relativise beaucoup". "Beaucoup de gens souffrent dans d'autres pays, notamment en Syrie, et aussi en France avec les attentats", explique-t-il à France Info, s'estimant, lui et sa famille, "aidé". "C'est quelque chose que nous avons découvert depuis un an, cette grande solidarité du milieu, de la justice, de la police, de la gendarmerie", poursuit le père du policier.
Jean-Pierre Salvaing espère pour l'avenir, pour ses petits-fils notamment: "On est dans l'espérance, je crois qu'on va aller vers du mieux, en tous cas je l'espère. C'est peut-être utopique mais l'utopie fait aussi partie de la vie."
> "Ils sont présents au quotidien" au commissariat des Mureaux
Le 13 juin 2016 au soir, les policiers du commissariat des Mureaux faisaient partie des premiers sur les lieux du drame. "On a appris l'agression à la radio", témoigne dans Le Parisien Christian, ancien collègue de Jean-Baptiste Salvaing. (...) On n'avait même pas le nom, simplement l'adresse." A l'annonce de cet élément, les policiers savent qu'il s'agit de Jean-Baptiste Salvaing et Jessica Schneider. Après les découvertes macabres, "il y a eu des pleurs, des cris, une grande détresse et beaucoup de colère".
Les collègues des policiers assassinés ne les ont pas oubliés, "ils sont présents au quotidien", assure Christian. Le drame a également apporté de la solidarité. "On est toujours en train de se dire: 'fais attention à toi, sois prudent'", poursuit le policier des Mureaux qui explique être "sur le qui-vive en permanence". "Aujourd'hui, quand on rentre chez soi en voiture, on regarde sans arrêt dans le rétroviseur pour être sûr de ne pas être suivi", conclut-il.