Terrorisme: les principales mesures annoncées par le gouvernement

Le gouvernement a annoncé toute une série de mesures pour lutter contre le terrorisme à la suite des attentats qui ont coûté la vie à 17 personnes du 7 au 9 janvier en région parisienne. - Kenzo Tribouillard - AFP
Comment lutter contre le terrorisme? Près de deux semaines après les attentats les plus meurtriers en France depuis la guerre d'Algérie, le gouvernement a annoncé une longue liste de mesures: créations de postes dans le renseignement, investissements pour mieux équiper les policiers, financement de dispositifs de "déradicalisation", renforcement des contrôles aux frontières de l'espace Schengen.
Voici les principales dispositions à venir.
Police: plus de postes et un Schengen mieux contrôlé
Les forces de l'ordre vont voir leurs rangs légèrement grossir. En tout, 1.400 postes dépendant du ministère de l'Intérieur vont être créés, dont 1.100 pour le seul renseignement. Il y aura également 80 postes au ministère des Finances, dont 70 pour les douanes.
Près de 425 millions d'euros de crédits d'investissement et d'équipement sur trois ans ont été décidés. Ils serviront à améliorer les systèmes et logiciels informatiques, acheter des casques, des gilets pare-balles et des armes pour la police, ainsi que de nouveaux véhicules de patrouille.
D'un point de vue législatif, un projet de loi sur le renseignement sera transmis au Parlement en mars, avec un vote définitif prévu en juin. Ce texte doit notamment permettre la "sonorisation" (écoutes) des lieux privés où agissent des suspects d'attentats et l'accès à leurs données informatiques.
Pour finir, les contrôles aux frontières de l'espace Schengen devraient être renforcés.
Justice: une administration pénitentiaire renforcée
De son côté, l'administration pénitentiaire et la protection judiciaire de la jeunesse vont se voir doter de 950 postes supplémentaires, à ceux-ci s'ajouteront 60 postes d'aumôniers musulmans en prison.
Il est également prévu qu'un fichier des personnes condamnées ou mises en cause pour des faits de terrorisme soit créé, et que les effectifs des juridictions antiterroristes soient renforcés. Aucun chiffre n'a toutefois été avancé pour ces dernières.
Désormais, des peines d'injures et de diffamation pourront être aggravées par des faits de racisme ou d'antisémitisme. La création d'une peine d'indignité nationale est par ailleurs à l'étude.
Défense: moins de postes supprimés
La baisse des effectifs militaires va subir un sérieux coup de frein: en effet, la Défense supprimera 7.500 postes de moins que prévu sur la période 2015-2019. Pour l'année 2015, ce sont donc en tout 1.500 disparaîtront.
De l'autre côté, ce sont même 250 postes qui seront créés pour la lutte contre le terrorisme. Dans le cadre du plan Vigipirate, ce sont 10.500 militaires qui sont déployés sur des lieux jugés sensibles.
Education: réaffirmer la laïcité à l'école
D'ici le mois de juillet, mille premiers formateurs à la laïcité et à l'enseignement moral et civique devraient être mis en place. C'est ce qu'a annoncé ce jeudi matin Najat Vallaud-Belkacem, la ministre de l'Education nationale. Leur mission sera d'expliquer et valoriser les "rites républicains" de la France (hymne national, drapeau, devise).
Il est également prévu que 60 millions d'euros soient mobilisés pour des dispositifs de contre-radicalisation et de réinsertion. Pour l'heure, il n'en existe qu'un seul dans l'Hexagone.
Pour terminer, les effectifs des unités de surveillance d'Internet seront renforcés, avec la mise en place de procédures pour bloquer plus rapidement les sites faisant l'apologie du terrorisme.