Terrorisme: comment l'Intérieur organise la riposte en province

Bernard Cazeneuve lors d'une visite dans les locaux de la BAC, à Rouen, le 30 octobre 2015. (photo d'illustration) - Charly Triballeau - AFP
En cas d'attaque terroriste, la province est-elle suffisamment préparée? Le 12 février dernier, trois mois après les attentats de Paris et Saint-Denis, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve rappelait que la menace est présente "sur l'ensemble du territoire national, et non seulement en région parisienne". Au début de l'année, le ministre avait fait connaître sa volonté de placer des forces d'intervention rapides à 20 minutes de n'importe quel point du territoire, capables de riposter à une attaque, et de répartir les forces du GIGN, du Raid et de la BRI de façon à ce qu'elles couvrent la totalité de l'Hexagone.
Entrée en jeu de la BAC et des pelotons de gendarmes
Depuis, l'Intérieur a affiné son plan. Selon Le Figaro, celui-ci passerait par la mobilisation des forces des brigades anti-criminalité (BAC) et des pelotons de surveillance et d'intervention de la gendarmerie (PSIG), surprotégés et armés comme sur un terrain de guerre. Ces équipes seraient capables d'être mobilisées en 20 minutes maximum sur les lieux d'une attaque, où qu'elle se produise, et interviendraient en complément des patrouilles de police-secours des agglomérations, et des brigade territoriales en zones rurales, arrivées les premières sur les lieux.
Objectif: freiner, stopper ou neutraliser les terroristes avant l'arrivée des forces du Raid, de la BRI ou du GIGN. Un échelon d'intervention jusqu'alors manquant.
Un armement adapté
Pour ce faire, l'équipement des policiers de la BAC et des membres des PSIG va être revu à la hausse. Les gendarmes seront équipés de boucliers "sarcophage" et de protections contre les balles tirées par des armes de guerre. Des protections doublées de nouvelles armes: ils seront dotés de fusils d'assaut de type HK G36, des armes de guerre capables de traverser des gilets pare-balles du type de ceux que portaient Amedy Coulibaly et les frères Kouachi. Leur stock de munitions va également être augmenté.
De leur côté, les policiers de la BAC vont également être équipés de fusils d'assaut, au moins un par véhicule. Et chaque agent disposera d'un kit de protection individuel, comprenant casque, gilet, protège-tibias et protège-épaules. Selon Le Figaro, 6,6 millions d'euros ont été débloqués pour élever le niveau d'équipement.
Le quotidien précise que les premiers pelotons PSIG seront déployés dans les zones les plus reculées dès la fin du premier semestre 2016, pour quadriller le territoire à l'aide de leur véhicule.