Le parquet de Paris ouvre une enquête pour apologie du terrorisme contre Jean-Marc Rouillan

Des propos jugé "abominables". Le parquet de Paris a ouvert une enquête pour "apologie du terrorisme" après les déclarations de Jean-Marc Rouillan, a appris BFMTV. Le cofondateur de l'organisation Action Directe a salué dans une interview à Radio Grenouille, une radio associative le "courage" des terroristes du 13 novembre.
Ils "se sont battus courageusement dans les rues de Paris en sachant qu'il y avait près de 3.000 flics autour d'eux", a notamment, l'ancien terroriste, dénonçant par la même occasion un "Etat colonialiste, assassin". Jean-Marc Rouillan est actuellement en liberté conditionnelle. Contacté par l'AFP, il dit assumer ces propos, tout en affirmant qu'il ne s'agissait "pas d'une valorisation du tout" des jihadistes, dont il dit ne pas partager l'idéologie.
"Offense à la mémoire des victimes"
Immédiatement, les propos de Jean-Marc Rouillan ont été lourdement condamnés. "Je n’ai aucune mansuétude à l’égard de ce type de propos, a exprimé Bernard Cazeneuve, expliquant qu'il appartenait "au ministère public de requérir la révocation de la libération conditionnelle de cet individu. Le ministre de l'Intérieur a dénoncé "une offense à la mémoire des victimes et une blessure supplémentaire pour les familles qui ont déjà beaucoup endurées".
"C'est scandaleux, c'est terrifiant lorsqu'il dit que ces terroristes se sont battus courageusement face à notre police, c'est inconcevable", a décrié sur BFMTV Samia Maktouf, avocate de plusieurs familles de victimes du 13 novembre.
Pour elle, il ne fait aucun doute que Jean-Marc Rouillan s'est rendu coupable d'"apologie du terrorisme". "On ne peut plus fermer les yeux face à des comportements irresponsables, qui appellent publiquement, ouvertement à commettre des actes terroristes", s'insurge Samia Maktouf, qui dénonce "une atteinte à l'ordre public".
Se félicitant de la "réactivité" du parquet, l'avocate insiste: "Cette personne c’est dans l’enfermement qu’il doit se retrouver. Sa liberté conditionnelle doit être levée le plus vite possible (...) Il ne peut pas côtoyer nos concitoyens (...) Il risque de les contaminer."
Les terroristes? "Pas des gamins lâches"
Condamné en 1989 pour l'assassinat de l'ingénieur général de l'armement, René Audran, et du PDG de Renault, Georges Besse, à la fin des années 80, Jean-Marc Rouillan avait déjà été remis en liberté en 2007. Il était retourné en prison en 2008 après avoir rompu l'une de ses obligations prévues par son régime de semi-liberté en s'exprimant dans L'Express.