Coup de filet à Strasbourg: 6 jihadistes présumés en garde à vue

Les policiers du GIPN ont interpellé des individus soupçonnés d'avoir fait le jihad. (illustration) - -
Six personnes ont été interpellées mardi matin à Strasbourg dans le cadre d'une opération policière anti-jihadiste. Ils sont "soupçonnés d'appartenir à la filière jihadiste et de s'être rendus récemment en Syrie", a détaillé le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve.
Il s'agit de vérifier si ces jeunes gens domiciliés dans le quartier de la Meinau, qui se sont rendus en Syrie fin 2013, avaient l'intention d'y mener le jihad. L'opération a débuté à 6 heures du matin devant une barre d'immeubles de la rue de Provence, à la Meinau, quartier sud de la capitale alsacienne. Une demi-douzaine de policiers cagoulés et armés et plusieurs véhicules d'intervention étaient visibles.
Selon nos informations, les personnes interpellées seront transférées en fin d'après-midi en région parisienne. Leur garde à vue, qui peut durer jusqu'à 96 heures dans le cadre de soupçons d'association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, va se poursuivre dans les locaux de la DCRI, à Levallois-Perret.
"Détermination totale du gouvernement"
Selon les premiers éléments de l'enquête, il s'agit de vérifier si ces jeunes gens domiciliés dans le quartier de la Meinau se sont rendus en Syrie fin 2013 avec l'intention d'y mener le jihad. Des témoins sur place relatent que deux jeunes jihadistes qui ont trouvé la mort en Syrie étaient originaires de ce quartier, et que d'autres en sont revenus il y a environ un mois.
Bernard Cazeneuve, qui s'exprimait en conférence de presse à 9 heures, a indiqué que les six individus interpellés avaient été placés en garde à vue. "Il s'agit d'une nouvelle démonstration de la détermination totale du gouvernement à lutter de toutes ses forces contre le terrorisme, et l'embrigadement des jeunes dans la radicalisation violente", a-t-il commenté.
Près de 300 Français actuellement en Syrie
De source proche du dossier, 780 personnes vivant en France sont soit parties pour la Syrie dans les rangs des groupes jihadistes, sont en route vers ce pays ou en sont revenues. La mort d'une petite trentaine d'entre elles a été recensée.
Début mai, Bernard Cazeneuve avait chiffré à 285 le nombre actuel des Français engagés sur les théâtres d'opérations en Syrie. Soit "une hausse de 75% ces six derniers mois, et comparable à celle des ressortissants d'autres pays européens".