Bonbonnes de gaz à Paris: "On vit dans la peur", témoigne une riveraine

Une semaine s'est écoulée depuis la découverte de bouteilles de gaz dans un immeuble du XVIe arrondissement de Paris. Depuis, les riverains du 31 rue de Chanez vivent dans la peur. Aucun d'entre eux ne comprend pourquoi le bâtiment a été choisi par les terroristes présumés.
"J'ai décidé de ne plus ouvrir", lance une habitante de l'immeuble ciblé. "On vit dans la peur", assure-t-elle. "Ça prouve que ça peut se produire n'importe où, n'importe quand, à n'importe quel endroit en France", ajoute un riverain.
Dispositif de mise à feu
C'est un locataire habitant l'immeuble qui a donné l'alerte, samedi dernier vers 4h30 du matin. Réveillé par des bruits dans la rue et une forte odeur d'essence, le quadragénaire est sorti de son logement et a découvert les bonbonnes.
Elles étaient disposées devant l'entrée de l'immeuble ainsi que dans le hall. Des hydrocarbures avaient été dispersés autour des bonbonnes, qui étaient pourvues d'un dispositif de mise à feu impliquant un téléphone portable.
Si cet attentat a échoué, l'un de ses préparateurs a bien essayé d'aller au bout de sa démarche. Le procureur de Paris, François Molins, a révélé vendredi qu'"un même numéro avait tenté d'activer le dispositif à trois reprises, à 4h14, 4h15, 4h16".
"Je ne sais pas comment j'aurais réagi"
"Ma résidence aurait pu être touchée, donc heureusement que leur dispositif n'a pas marché et que les bonbonnes n'ont pas explosées", réagit un jeune riverain sur BFMTV. Un autre voisin salue la réaction du locataire qui a donné l'alerte.
"Ce qui m'impressionne le plus, c'est le courage de la personne qui a enlevé les bouteilles de gaz. C'est faramineux. Je ne sais pas comment j'aurais réagi, mais ça m'aurait fait peur. C'est lui le héros de l'affaire."
"Ça sentait l'essence"
Au Parisien, le "héros" raconte sa découverte: "ça sentait l'essence, j'ai sorti trois bonbonnes. Il y avait au moins 30 litres d'essence". "Je suis toujours choqué, on va essayer de reprendre une vie normale, d'aller au travail, de faire comme si de rien n'était", ajoute-t-il.
Pour désamorcer le dispositif, le quadragénaire a "coupé les bonbonnes de gaz" avant de les sortir. "En même temps, j'avais les pompiers et la police au téléphone, il faut les remercier aussi", souligne le locataire.