Attentats dans l'Aude: Radouane Lakdim devait être entendu par la DGSI

Selon une source policière, Radouane Lakdim devait être entendu par la DGSI. Le Franco-marocain de 25 ans abattu vendredi par le GIGN après avoir perpétré les attaques terroristes de Carcassonne et Trèbes, était connu des services de renseignements.
Une lettre de convocation lui avait expédiée en mars. le courrier était parti, mais il est impossible de d'affirmer que Radouane Lakdim l'avait reçu. Le fiché S (pour "sûreté de l'Etat") depuis 2014 était inscrit depuis novembre 2015 au Fichier des signalements pour la prévention et la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT), devait reprendre contact avec les services du ministère de l'Intérieur pour fixer une date de rendez-vous, a précisé cette source, confirmant une information de RTL. Un entretien d'évaluation devait être réalisé.
Une surveillance "réactivée en septembre 2017"
Selon la radio, la surveillance de Radouane Lakdim avait été "réactivée en septembre 2017 parce qu'il avait consulté des sites jihadistes" et que son compte Facebook attestait d'un intérêt pour cette idéologie. Le radicalisé faisait l'objet d'une surveillance physique et d'un contrôle des contacts qu'il entretenait via son téléphone. Hormis des contacts avec un individu connu et condamné pour apologie de terrorisme, ces investigations n'avaient donné aucun résultat probant.
Aucun signe avant-coureur d'un possible passage à l'acte n'avait alors pu être décelé. D'où la nécessité de le convoquer pour l'évaluer directement, selon une procédure classique de suivi de ce genre de profils. Jean-Marc Bailleul, secrétaire général du syndicat SCSI (Syndicat des cadres de la sécurité intérieure) confirme à BFMTV qu'il s'agit d'une procédure "normale", appliquée pour les quelque "4.000 profils" présentant un risque " de passage à l'acte potentiel". Les convoqués doivent-ils obtempérer et se présenter obligatoirement aux services du renseignement. "C'est toute l'ambiguïté de notre droit", explique le syndicaliste. "On ne peut exercer un moyen de coercition sans qu'il y ait un début de passage à l'acte."
Le "suivi effectif" de Radouane Lakdim était "toujours en cours en mars 2018, mais n'avait pas permis de mettre en évidence des signes précurseurs d'un passage à l'acte, ni des velléités de départ sur la zone irako-syrienne", avait affirmé le procureur de Paris François Molins lundi soir lors d'une conférence de presse.
Plusieurs explosifs artisanaux et un pistolet automatique ont été retrouvés au domicile de l'assaillant. Ces indices accréditent la thèse d’un acte prémédité. Sa compagne, l'une des deux personnes placées en garde à vue après les attaques, est également fichée fichée S depuis un an et suivie dans l'Aude par la DGSI. Elle s'était convertie à l'islam il y a deux ans.