Attentat à Berlin: la France peut-elle mieux sécuriser ses lieux publics?

Le camion bélier a pu parcourir 60 à 80 mètres sur le marché de Noël de Berlin avant d'arrêter sa course. Une attaque terroriste ont confirmé les autorités allemandes qui a fait au moins 12 mors et qui, en France, rappelle forcément celle de Nice le 14 juillet dernier.
Depuis les attentats de 2015 et l'attaque de cet été, la sécurité avait déjà été renforcée en France autour des manifestations publiques et particulièrement sur les marchés de noël cet hiver. Lundi soir, Bruno Le Roux a annoncé que la sécurité des marchés de noël avait été "immédiatement renforcée". Mais de l'aveu des policiers, faire plus que ce qui a déjà été prévu paraît compliqué.
"C'est très difficile, il n'y a qu'un obstacle très important et très lourd qui peut arrêter un camion bélier. On ne peut installer que des plots en béton", souligne sur BFMTV Luc Poignant, du syndicat Unité-SGP-police.
Des dispositifs qui ont été mis en place sur le marché de Noël des Champs-Elysées par exemple. En plus des barrières qui étaient déjà installées le long de l'avenue, des plots de béton armé d'1,5 tonne ont été disposés aux abords des chalets. A Strasbourg, le marché de Noël a quant à lui été cloisonné dans un petit périmètre. "Les ponts sont contrôlés. Il y a des véhicules lourds pour empêcher l'entrée intempestive de camions et la circulation est interdite à l'intérieur", a expliqué à RTL la sénatrice du Bas-Rhin Fabienne Keller.
Des attaques difficiles à déjouer
Mais une attaque au camion n'est pas la seule option et les autres modes opératoires sont tout aussi délicats à anticiper.
"Il y a des attentats qui sont très difficiles à prévoir, l'homme seul avec un couteau, l'homme seul avec une arme, donc on fouille les sacs. Une bombe c'est la même chose, il faut des policiers ou des services de sécurité qui vont vérifier les bagages, qui vont circuler au milieu de la fouille du marché de Noël", estime Dominique Rizet, consultant police justice sur BFMTV.
Mais là encore, ces dispositifs ont déjà été mis en oeuvre. C'est le cas au marché de Noël de la Défense où le nombre d'agents de sécurité a été triplé avec pour mission de fouiller les visiteurs à chaque entrée.
Les forces de police ultra sollicitées
Faut-il alors envisager une présence encore plus importante de forces de l'ordre sur les événements publics? "On peut difficilement demander à des policiers, à des gendarmes et à des militaires de Sentinelle d'en faire encore plus, alors qu'il y a depuis janvier 2015 des forces de sécurité durement mises à l'épreuve, pas de congés, peu de permissions", souligne Dominique Rizet.
Luc Poignant rappelle de son côté que "la sécurité absolue n'existe pas". Dans ce domaine, les services de renseignement sont pour lui "la meilleure chose" pour lutter contre les attaques terroristes en enquêtant en amont. A la fin du mois de novembre, un réseau démantelé entre Strasbourg et Marseille prévoyait de commettre de nouvelles attaques sur le territoire français. Parmi les cibles envisagées, le marché de noël des Champs-Elysées.