Assigné à résidence, Mickaël affirme être "catholique, pas salafiste"

"Je suis catholique, pas salafiste", clame Mickaël, 30 ans, assigné à résidence depuis le surlendemain des attentats du 13 novembre. A BFMTV, il expose un faisceau de preuves qui devraient le dédouaner de tout lien avec les milieux islamistes radicaux.
"Je me rends dans des églises, je fais des baptêmes, des papiers que j'ai donnés aux policiers en ont attesté. Dernièrement j'étais à Lourdes. J'ai le tatouage du Christ sur mon bras, donc salafiste ça le fait pas trop", plaide-t-il.
Tous les jours, cet habitant de Blagnac doit pointer au commissariat central de Toulouse "à 8 et 19 heures". D’après le ministère de l’Intérieur, il aurait été en contact avec un groupe islamiste et ferait du prosélytisme radical dans les quartiers. C'est du moins ce que dit l'arrêté d'assignation à résidence.
Des assignations décidées à l'aveugle?
Son avocat dénonce une assignation prise en urgence, seulement deux jours après les attentats.
"Je crois qu'il y a eu un vent de panique qui vient tout simplement des attentats et donc le ministère de l'Intérieur a pris des arrêtés d'assignation à résidence tous azimuts sans recherche particulière", explique Me Yvan de Courrèges d'Agnos.
Après qu'un premier recours devant le tribunal administratif a échoué, le jeune homme porte l'affaire devant le Conseil d'Etat. À la suite des attentats de Paris, environ 300 personnes ont reçu une assignation à résidence.
Le défenseur des droits saisi d'une "douzaine" de cas
Le Défenseur des Droits Jacques Toubon a été saisi d'"une douzaine" de cas de procédures (perquisitions, assignations à résidence...) menées dans le cadre de l'état d'urgence, révélaient mardi ses services.
Quatre dossiers portent sur des perquisitions, un sur l'exclusion d'une salle de cinéma d'une personne "accompagnée de sa soeur voilée et de trois enfants" et deux concernent des assignations à résidence contestées par les intéressés.
L'état d'urgence a été proclamé après les attentats jihadistes qui ont fait 130 morts le 13 novembre. Il a été prolongé jusqu'à fin février par le Parlement.