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Terrorisme

Apologie du terrorisme, "personnalité complexe"... Le profil du mineur soupçonné de préparer une attaque violente à Vesoul

Le logo de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) à Levallois-Perret, le 13 juillet 2018, près de Paris

Le logo de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) à Levallois-Perret, le 13 juillet 2018, près de Paris - GERARD JULIEN

Un jeune homme de 17 ans qui souhaitait commettre une action violente à Vesoul (Haute-Saône) a été arrêté lundi 10 mars. Une information judiciaire pour "association de malfaiteurs" a été ouverte.

Son profil se précise. Un adolescent radicalisé de 17 ans soupçonné d'avoir projeté une action violente "pendant le Ramadan" à Vesoul (Haute-Saône) a été mis en examen et placé en détention provisoire jeudi 13 mars, sur réquisition du Parquet national antiterroriste (Pnat).

Quatre jours après son arrestation, BFMTV.com fait le point sur ce qui ressort de son parcours et de sa personnalité.

• Arrêté en possession d'un couteau de combat

Lundi, le jeune homme a fait l'objet d'un contrôle inopiné de la gendarmerie aux abords d'un lycée professionnel du département. Les militaires l'ont placé en garde à vue pour "port d'arme" après avoir découvert dans son sac un couteau de combat long de plus de 20 centimètres, relate une source proche du dossier à BFMTV. Une enquête a été ouverte par le parquet de Vesoul, qui s'est dessaisi de l'affaire au profit du Parquet national antiterroriste, mardi.

Ce vendredi, l'avocat du jeune homme, Me Réda Ghilaci, a avancé que son client souhaitait se suicider, et non "commettre une action terroriste". "Ses velléités de passages à l'acte relèvent d'une volonté de mettre fin à ses jours pour stopper un mal-être profond", a-t-il précisé auprès de BFMTV.

De son côté, au terme d'un interrogatoire qui dure 48 heures, le Pnat s'est dit en mesure de confirmer "les cibles exactes du projet d'action violente et son imminence": après plusieurs heures de garde à vue, l'adolescent a en effet reconnu avoir voulu commettre un acte violent.

• Surveillé pour radicalisation

Interrogé par les agents de la DGSI, le suspect a détaillé un scénario plutôt abouti et évoqué l'attaque de plusieurs types de sites, notamment des édifices religieux juifs et chrétiens.

Il a aussi rapporté qu'il souhaitait agir "pendant le mois du Ramadan", entre le 1er et le 30 mars, mais sans s'être clairement arrêté sur un lieu et une date.

L'adolescent avait déjà été signalé pour "apologie du terrorisme". Comme l'a appris RMC d'une source proche de l'enquête, il avait également déjà fait l'objet d'un suivi par les services de renseignement entre 2022 et 2024, en raison de sa radicalisation religieuse.

• Une personnalité "complexe"

Issue d'une famille turque qui, elle, n'est pas radicalisée, et qui possède une entreprise de maçonnerie, le suspect est l'aîné de sa fratrie. D'après une source proche du dossier, il passe beaucoup de temps devant les écrans et consomme beaucoup de vidéos.

"La personnalité de mon client est complexe", commente encore Me Réda Ghilaci, qui évoque "un enfant particulièrement fragile".

Toujours selon l'avocat, qui soutient que l'adolescent n'est pas "radicalisé", sa personnalité "ne peut être ni caricaturée ni résumée aux faits qui lui sont reprochés". "L'instruction devra déterminer s'il avait réellement une volonté de passer à l'acte, ce qui reste flou à ce stade", conclut-il.

L'enquête se poursuit alors que le jeune suspect a été placé en détention provisoire dans un établissement spécialisé pour mineurs en région parisienne.

Pauline Revenaz, avec Elisa Fernandez