BFMTV
Police-Justice

Tariq Ramadan aurait versé 27.000 euros à une femme pour son silence

Tariq Ramadan a été mis en examen pour viol dans deux affaires.

Tariq Ramadan a été mis en examen pour viol dans deux affaires. - AFP

Selon des informations de presse, l'islamologue suisse, mis en examen en France dans deux affaires de viol, aurait passé un accord financier en Belgique avec une femme qui avait révélé sur Internet son comportement supposé avec des femmes.

Elle aussi parle de "l'emprise" que l'islamologue suisse exerçait. Selon des informations du site Mediapart et du quotidien belge Le Vif, Tariq Ramadan aurait passé un accord financier en Belgique avec une femme pour qu'elle retire des publications sur Internet faisant état de leur relation et du comportement "destructeur" qu'il aurait eu avec plusieurs femmes. L'accord, qui prévoit que l'islamologue verse 27.000 euros à cette quadragénaire, aurait été validé par la justice belge en février 2015.

Majda Bernoussi a fait la connaissance de Tariq Ramadan en 2009. Cette femme, alors âgée de 36 ans, se pose des questions sur la religion. Elle raconte, dans un manuscrit qui n'a jamais été publié, avoir été mise en confiance par l'islamologue et en vient à lui confier son passé. Les échanges suivants ne portent plus sur la religion mais l'homme lui réclame sa "confiance absolue" comme elle le raconte au Point.

"Sous son emprise"

En juillet de la même année, Madja Bernoussi va rencontrer physiquement pour la première fois Tariq Ramadan. Le rendez-vous a lieu à Lille, dans une chambre d'hôtel. "Il m’a demandé de monter dans sa chambre, il a commandé à manger. Et puis, soudain, il m’a mordu le bras, jusqu’au sang", a-t-elle raconté cette fois-ci à Paris-Match. L'homme était alors redevenu "normal". Elle dévoile aussi des "violences sexuelles" auxquelles elle consent. 

"J'étais à la fois révoltée et sous son emprise", a-t-elle expliqué à l'hebdomadaire.

Dans les messages, les vidéos qu'elle publie sur Internet ou dans ce manuscrit de 81 pages, la quadragénaire ne parlera jamais de viol même si elle s'est sentie violée "mentalement, affectivement". Elle se veut également le relais pour d'autres femmes victimes du comportement de Tariq Ramadan. A la publication de son récit, cinq ans après les faits, l'islamologue suisse engage une procédure en référé pour qu'ils soient retirés d'Internet. La procédure se conclue sur un accord, validé devant le tribunal de Bruxelles en février 2015.

Clause de confidentialité

Ce dernier prévoit le versement de 27.000 euros, 15.000 euros avec un premier paiement de 3.000 euros puis des mensualités à 1.500 euros, auxquels s'ajoutent 12.000 euros déjà payés à l'occasion "d’une précédente convention", note Mediapart qui a consulté l'acte. En échange, Madja Bernoussi s'est engagée à retirer toutes ses publications, à ne pas rendre public son manuscrit et à ne pas en publier d'autres. Une clause de confidentialité a également été prévu par l'accord: si cette femme venait à ne pas la respecter, elle devrait se soustraire à des dommages et intérêt de 100.000 euros par violation.

C'est dans ce cadre que Madja Bernoussi pourrait être entendue dans le cadre de la procédure judiciaire en France alors que Tariq Ramadan, incarcéré à la prison de Fleury-Mérogis, est mis en examen dans deux affaires de viol et visé par une troisième plainte. Aux Etats-Unis, une Américaine, aujourd’hui établie au Koweït, a porté plainte pour agression sexuelle le 19 février à Washington. De nouvelles révélations qui viennent un peu plus affaiblir la défense de l'islamologue, qui nie l'ensemble des faits, et qui a vu pourtant l'un de ses alibis fragilisé lors de l'enquête.

J.C.