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Police-Justice

Tapie: Hollande "laisse faire"

Bernard Tapie passe à la contre-offensive.

Bernard Tapie passe à la contre-offensive. - -

L'homme d'affaires envisage de contester la saisie de ses biens prononcée ce matin. Interrogé sur iTélé, Europe 1 puis TF1, Bernard Tapie mène une contre-offensive médiatique.

Interrogé ce mercredi sur la saisie d'une série de biens, sur Europe 1 et iTélé, Bernard Tapie a tenu à préciser d'entrée de jeu que "ce n'est pas une part importante, c'est tout", "tous mes biens ont été saisis et mes comptes bloqués", affirme l'homme d'affaires.

Mais de quelles sommes parle-t-on? "l'Etat m'a versé 180 millions d'euros, ils me saisissent 280 millions d'euros", a affirmé Bernard Tapie. L'arbitrage rendu en sa faveur en 2008, dans le litige l'opposant au Crédit Lyonnais, lui avait accordé 403 millions d'euros, intérêts et remboursement du préjudice moral compris.

Bernard Tapie a indiqué qu'il contestait cette saisie "dès aujourd'hui". "Vous pensez pas que je vais me laisser faire ?", a-t-il interrogé, "on ne peut pas accepter des décisions comme ça". Quant à l'avenir de ce qu'il est désormais convenu d'appeler "l'affaire Tapie", il semble confiant. "Si on annule l'arbitrage, je fais le pari que ça va leur coûter dix fois plus", a estimé Bernard Tapie. "Ca représente moins de 20% de ce qu'ils m'ont volé, (...) si j'avais su, je n'aurai pas accepté l'arbitrage", affirme même Bernard Tapie.

Hollande? "Il laisse faire"

Mis en examen dans l'affaire de l'arbitrage controversé de son litige avec le Crédit lyonnais, l'ex-ministre de la Ville s'est présenté comme la victime d'un système: "franchement je ne savais pas que je vivais dans un pays où on peut exécuter des gens avant d'avoir été condamné", ajoutant, "c'est la mort avant la mort".

"Les juges, le parquet se sont réunis pour se dire 'comment on va faire pour lui piquer ses biens?'", croit-il savoir. Présumé coupable? "je le suis", répond Bernard Tapie.

Dans cette enquête, les magistrats soupçonnent l'arbitrage d'avoir été truqué au profit de Bernard Tapie au terme d'un processus qu'ils qualifient d'"escroquerie en bande organisée".

"Je ne comprends pas pourquoi l'État Français et le ministre des finances prennent les choses en main", s'est-il interrogé avant d'affirmer: "je ne crois pas une minute que le Président de la République actuel soit à la manoeuvre. Il laisse faire".

"Vous saurez tout"

Et, selon lui, l'ancien président n'est pas non plus en cause. "Vous imaginez le Président de la République capable de convaincre Lagarde? Qui a décidé l'arbitrage? C'est les juges", tient à rappeler Bernard Tapie. "Vous pensez que c'est plus facile pour Nicolas Sarkozy de demander un arbitrage que de demander à son ministre des Finances 'Lève un peu le pied sur Tapie cela fait quatre ans qu'on le contrôle'?", a tenté de justifier Bernard Tapie.

Revenu sur sa garde à vue, Bernard Tapie confie avoir eu peur, "escroquerie en bande organisée, c'est tellement grave que j'ai eu peur jusqu'au dernier moment de ma garde à vue" a-t-il déclaré. Sur le fond de l'affaire, l'ancien ministre a assuré que "le président d'Orange n'a jamais rencontré Estoup de sa vie", d'ailleurs "jamais Pierre Estoup n'a reçu un euro d'honoraire ni de Lantourme [son avocat, NDLR], ni de moi. Jamais".

Evoquant le secret de l'instruction et les fuites, Bernard Tapie a promis: "Vous saurez tout. Mais pas par moi", "mon petit doigt me dit 'toutes les dépositions vont être connues de tout le monde'". Agé de 70 ans, Bernard Tapie a conclu "je finis par avoir du mal mais je tiens le coup".

A.D.