Syrie: itinéraire de deux jeunes jihadistes français en herbe

Les deux adolescents toulousains partis faire le jihad en Syrie ont finalement été récupérés. L'un vient de rentrer en France et devait être rapidement suivi par l'autre. Retour sur leur parcours commencé début janvier.

Fin du voyage pour les deux adolescents toulousains pro-jihadistes, récupérés par leurs parents. L'un vient de rentrer en France. L'autre devrait suivre rapidement: son père est parti le chercher en Turquie. Ont-ils réussi à franchir la frontière? De quelles complicités ont-ils bénéficié? Ces questions restent floues, mais on en sait plus sur leur itinéraire.

Coup de téléphone au lycée

Leurs profils sont très différents. Yacine, 15 ans, est un bon élève, délégué de sa classe. Abdelhafid, 16 ans, a lui, un parcours plus chaotique. Il était connu de la police toulousaine.

Pour se rendre en Turquie, ces deux camarades ont bénéficié d'un premier complice. Un homme qui a appellé leur lycée le jour de leur départ. "Il téléphone à l'école le 6 janvier au matin en disant qu'ils ne viendront pas ce jour-là. Le lycée ne s'inquiète donc pas de leur absence, n'appelle pas les parents, et les deux jeunes vont mettre à profit cette journée pour quitter la France et rejoindre la Turquie", résume Dominique Rizet, spécialiste police-justice à BFMTV.

Troisième homme

C'est avec la carte bancaire de ses parents que Yacine achète les deux billets d'avions, sur le site de Turkish Airlines. Direction Hatay, à la frontière syrienne. Là-bas, un troisième homme les attend. "Cet homme est signalé aux Français par la police turque. Il est connu, il organise des passages de la Turquie vers la Syrie, vers le jihad. Cet homme là, qui était surveillé par la police, a téléphoné à sa femme le 18 janvier, en lui disant 'J'emmène deux jeunes au jihad'. Il était donc sur écoute", explique Dominique Rizet.

Quel rôle cet homme a-t-il précisément joué? Quels étaient les plans des deux adolescents? Des questions que la DCRI compte leur poser très rapidement. Les deux adolescents pourraient ensuite être mis en examen, mais, étant mineurs, ils resteront quoi qu'il arrive en liberté.

Kelly Laffin et Pior Czarzasty