Sid Ahmed Ghlam: le point sur la traque des éventuels complices

Sid Ahmed Ghlam, 24 ans, est soupçonné d'avoir projeté de commettre un attentat à Villejuif. - Document BFMTV-RMC
Une semaine après l'attentat évité fortuitement contre au moins une église de Villejuif, dans le Val-de-Marne, l'enquête se concentre sur les complicités dont semble avoir bénéficié Sid Ahmed Ghlam, notamment de la part de trois hommes arrêtés ce week-end.
Au fil de leurs investigations, les enquêteurs ont acquis la conviction que l'étudiant algérien de 24 ans, mis en examen et écroué vendredi, n'avait pu agir seul, notamment pour mettre la main sur l'important arsenal nécessaire à l'exécution de son projet d'attentat jihadiste.
Des instructions "vraisemblablement de Syrie"
"Il est trop tôt pour savoir si on est dans le cadre simplement de l'association de terroristes malfaiteurs criminels ou si c'est véritablement de la complicité", a déclaré lundi matin le procureur de Paris, François Molins, sur Europe 1, à propos des trois hommes placés en garde à vue ce week-end.
Mais ces gardes à vue confirment que le suspect "est passé à l'acte à la suite d'instructions données vraisemblablement de Syrie et pour le compte d'organisations terroristes", a-t-il dit sur France Info. Sid Ahmed Ghlam "a agi en bénéficiant d'une aide qui s'est traduite par des véhicules et de la fourniture d'armement".
Arsenal impressionnant
Les investigations ont montré que c'était sur instruction de commanditaires que Sid Ahmed Ghlam avait trouvé la clé d'une Renault Mégane volée, à l'intérieur de laquelle se trouvait tout ou partie des armes, retrouvées après son arrestation fortuite le 19 avril.
L'importance de l'arsenal - quatre fusils d'assaut kalachnikov, un pistolet, un revolver, un gilet pare-balles, un gilet tactique - amène les enquêteurs à s'interroger sur la volonté de Sid Ahmed Ghlam d'attaquer seul ou avec des complices.
Cette voiture, retrouvée le mercredi 22 par la police à Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, a été passée au peigne fin par la police technique et scientifique. Sur le bouton des essuie-glaces de la Mégane a été retrouvé l'ADN d'un homme de 33 ans, inscrit au Fichier national des empreintes génétiques (Fnaeg).
Empreintes génétiques
Interpellé samedi matin à Colombes, dans les Hauts-de-Seine, il était toujours entendu lundi par les enquêteurs, qui cherchent à déterminer s'il a garé la voiture à l'endroit indiqué par les commanditaires. Son empreinte génétique a également été retrouvée dans le studio qu'occupait Ghlam dans une résidence universitaire du 13e arrondissement de Paris.
C'est également dans ce studio qu'a été prélevé sur une brosse à cheveux l'ADN d'un homme de 32 ans, interpellé dimanche à son domicile de Saint-Ouen, en Seine-Saint-Denis. Selon une source proche du dossier, Sid Ahmed Ghlam "a déclaré aux enquêteurs avoir hébergé cet homme une ou deux nuits avant son arrestation".
Ghlam conteste sa mise en examen
Le troisième suspect, interpellé dimanche, est le gérant d'un garage de Pierrefitte, toujours en Seine-Saint-Denis, âgé de 33 ans. "Il apparaît dans les correspondances électroniques cryptées de Sid Ahmed Ghlam avec ses commanditaires. Ces derniers lui auraient dit de se rendre dans ce garage pour y acheter une voiture, chose qu'il n'a pas faite", a expliqué une source proche de l'enquête.
De son côté, selon ses avocats, Sid Ahmed Ghlam conteste vigoureusement les faits qui lui sont reprochés, notamment l'assassinat le 19 avril à Villejuif d'Aurélie Châtelain, 32 ans, retrouvée morte dans sa voiture.