"Si des propos ont blessé, je les regrette": Gérald Darmanin revient sur sa sortie polémique sur les policiers

Accusé de mépriser les forces de l'ordre, le ministre de l'Intérieur a exprimé des regrets dans une interview accordée à Actu17, quelques jours après avoir estimé au Sénat qu'il fallait "mieux sélectionner les policiers".

Mea culpa du ministre de l'Intérieur. Critiqué par les syndicats après une sortie sur la formation des policiers, Gérald Darmanin affirme dans une interview accordée mardi à nos confrères d'Actu17 "regretter" ses propos tenus au Sénat "s'ils ont blessé et été mal interprétés."

"Cela fait trois ans que je défends de toutes mes forces la police et la gendarmerie. Moi-même étant issu d'un milieu très modeste, sans grand diplôme, il n'y a aucune volonté de blesser, bien au contraire", a précisé le ministre.

Devant les parlementaires le 5 juillet dernier, interrogé sur la formation dans la police et la gendarmerie, Gérald Darmanin avait estimé qu'il fallait "très certainement (...) mieux sélectionner les policiers", expliquant que leur "capital social" était plus faible qu'au ministère de la Justice.

"Je suis à la tête d’un ministère qui, à part les commissaires de police, recrute des enfants, pour reprendre votre mot, de 18, 19 ou 20 ans qui n’ont pas fait de très grandes études", avait-il notamment déclaré.

Des propos "sortis de leur contexte"

Des propos qui jettent "l'opprobre sur toute une profession" a réagi l'Association nationale de police judiciaire (ANPJ) dans un communiqué de presse, alors que sur les réseaux sociaux, de nombreux fonctionnaires critiquaient la sortie de Gérald Darmanin.

"Je constate que j'ai fait 1h26 de commission au Sénat, où j'ai défendu très fortement les policiers et on retire 46 secondes de son contexte", a déploré mardi le ministre de l'Intérieur, qui assure que "l'ensemble de l'audition est évidemment un soutien très fort à la police nationale".

Les policiers "ont fait des études moins importantes que leurs autres collègues fonctionnaires", souligne toutefois Gérald Darmanin.

"C'est, par conséquent, une responsabilité supplémentaire de leur administration de les former davantage. C’est une exigence avant tout pour leur chef", affirme-t-il.

Ariel Guez