BFMTV
Police-Justice

Réflexion sur le maintien de l'ordre: un an après les gilets jaunes, Beauvau assure n'avoir rien tranché

L'usage du LBD a été mis en cause à plusieurs reprises lors du mouvement des gilets jaunes.

L'usage du LBD a été mis en cause à plusieurs reprises lors du mouvement des gilets jaunes. - AFP

Le gouvernement a lancé au mois de juin une réflexion sur les méthodes de maintien de l'ordre. Plusieurs rencontres entre professionnels et experts ont eu lieu. Le ministère de l'Intérieur assure que rien n'est tranché.

Rien n'est tranché, martèle-t-on du côté du gouvernement. Le ministère de l'Intérieur a lancé au mois de juin une réflexion sur les méthodes de maintien de l'ordre après la mobilisation des gilets jaunes. Plusieurs réunions entre représentants de la police et de la gendarmerie, spécialistes du maintien de l'ordre ou chercheurs ont été organisées. Au cours de la dernière, des associations comme la Ligue des droits de l'homme, Reporters sans frontières ou Amnesty international ont été conviées pour la première fois.

Le ministère de l'Intérieur aurait déjà son avis sur les méthodes à appliquer pour maintenir l'ordre lors des manifestations. Selon Libération, un document interne d'une vingtaine de pages prévoit que l'accent soit mis sur la mobilité et sur le contact entre policiers et fauteurs de troubles. Un changement de cap appliqué depuis le 16 mars qui généraliserait par exemple l'existence des BRAV, les brigades de répression de l’action violente. L'usage du LBD ou des grenades de désencerclement ne serait pas plus strictement encadré.

"Un document de travail"

"C'est un document de travail, aucune décision n'a été prise, assure ce vendredi matin sur France 2 Laurent Nuñez, le secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Intérieur. Il y a des discussions en cours, le schéma n'est pas validé." Pour l'instant, aucune date n'a encore été fixée pour l'annonce officielle des conclusions de cette réflexion sur les méthodes de maintien de l'ordre. Elle pourrait s'opérer dans les prochaines semaines, mais des réunions en interne vont encore avoir lieu et des remontées sont encore en cours.

Lors du lancement de cette réflexion, le ministre de l'Intérieur a demandé des idées "audacieuses", tout en niant l'existence de violences policières. Une réflexion jugée "nécessaire" par "la montée des violences et la multiplication des débordements en marge des manifestations observées ces dernières années", estimait-on à Beauvau.

Depuis le début du mouvement des gilets jaunes, près de 11.000 personnes ont été placées en garde à vue et près de 3.200 condamnations ont été prononcées. Au total, l'Inspection générale de la police nationale a été saisie de 313 enquêtes pour des suspicions de violences policières, les deux tiers ont été transmises à la justice et deux policiers seront jugés dans les prochaines semaines. Selon les autorités, environ 2.500 manifestants et 1.800 membres des forces de l'ordre ont été blessés. 

Justine Chevalier