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Police-Justice

"Que justice soit faite": l'appel de Gisèle Pelicot après les réquisitions contre les premiers accusés

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Le ministère public a débuté ses réquisitions dans le cadre du procès des viols de Mazan ce lundi 25 novembre. Il a requis 20 ans de réclusion criminelle contre Dominique Pelicot.

Plus de deux mois après l'ouverture du procès des viols de Mazan, les réquisitions de l'accusation contre Dominique Pelicot et ses coaccusés, poursuivis pour la plupart pour viols aggravés, ont débuté ce lundi 25 novembre.

"Que justice soit faite", a lancé Gisèle Pelicot devant la presse à sa sortie du tribunal, interrogée sur ses attentes à l'issue de cette journée.

Le ministère public a d'abord requis la peine maximale, soit 20 ans de réclusion criminelle, contre Dominique Pelicot pour ses "agissements abjects", à savoir, entre 2011 et 2020, avoir drogué, violé et fait violer sa femme par des dizaines d'hommes aujourd'hui âgés de 26 à 74 ans recrutés sur internet via le site Coco.fr, aujourd'hui interdit.

"20 ans, c'est à la fois beaucoup et trop peu"

"20 ans, c'est à la fois beaucoup car c'est 20 ans d'une vie, quel que soit son âge, ce n'est pas rien. Mais c'est à la fois beaucoup et trop peu. Trop peu au regard de la gravité des faits qui ont été commis et répétés", a insisté Laure Chabaud, seconde représentante du ministère public à s'exprimer lundi matin devant la cour criminelle de Vaucluse, à Avignon.

Cette peine était attendue dans la mesure où Dominique Pelicot, 71 ans, n'a jamais caché sa responsabilité, et s'était même qualifié de "violeur" en septembre dernier.

Pendant dix ans, de juillet 2011 à octobre 2020, le septuagénaire avait assommé sa femme d'anxiolytiques pour ensuite la violer et la livrer, à leur domicile conjugal de Mazan (Vaucluse) à des dizaines d'hommes, aujourd'hui âgés de 26 à 74 ans, qu'il avait recrutés via le site Coco.fr, aujourd'hui interdit.

L'accusation a ensuite requis une peine d'emprisonnement de 17 ans contre Jean-Pierre M., seul accusé parmi les 51 du dossier des viols de Mazan à ne pas être poursuivi pour agression sexuelle sur Gisèle Pelicot, mais sur sa propre épouse.

Le verdict attendu au plus tard le 20 décembre

Les représentants du ministère public ont poursuivi leur réquisitoire, prévu sur trois jours, avec d'abord les dossiers moins lourds. Joseph C., 69 ans, poursuivi pour "atteinte sexuelle en réunion dans la nuit du 9 au 10 juin 2020", est le seul des 50 coaccusés à ne pas être poursuivi pour viols ou tentative de viols aggravés, faute d'érection ce jour-là. Quatre ans de prison ferme ont été requis contre lui.

Entre 10 et 13 ans de réclusion criminelle ont été requis pour les autres coaccusés dont les dossiers ont été étudiés ce lundi. Plusieurs avocats de la défense ont accusé le parquet de requérir "au nom de l'opinion" et pas "au nom de la société", qualifiant d'"ahurissantes" et de "hors de proportions" les peines demandées pour ces premiers coaccusés de Dominique Pelicot.

18 des accusés, dont Dominique Pelicot, comparaissent détenus. 32 autres comparaissent libres, le dernier, en fuite, étant jugé in absentia. Le verdict de ce procès emblématique des violences sexuelles et de la soumission chimique est attendu au plus tard le 20 décembre.

Emilie Roussey avec AFP