Profil du tireur de Paris: un "obsessionnel" qui "planifie ses actes"

L'avis de recherche publié lundi 18 novembre. - -
Déséquilibré ou criminel de sang froid, le tireur présumé sème la terreur dans Paris... mais aussi des indices au fil de ses attaques. Au lendemain de l'appel à témoin lancé par les enquêteurs, il reste introuvable et ne serait, selon une source proche du dossier, toujours pas identifié.
BFMTV.com fait le point sur ce que l'on sait de cet homme, qui se cache derrière une casquette, un bonnet ou des lunettes.
> Sa description physique

L'homme est âgé de 35 à 45 ans. De type européen, aux cheveux poivre et sel, il mesure entre 1,70 et 1,80 m. Sur les dernières images captées par la vidéosurveillance, il porte une barbe de deux ou trois jours et des lunettes.
Il a été successivement vêtu d'une parka kaki et d'un pull vert avec une doudoune foncée sans manches. Il portait aussi des baskets vertes avec des semelles blanches, des lunettes, une casquette foncée et un ou deux sacs en bandoulière.
Les enquêteurs ont par ailleurs diffusé aux médias une nouvelle photo du suspect ce mardi, issue d'une caméra de vidéosurveillance de la RATP. Sur cette image, plus nette que celles préalablement diffusées, l'homme est debout et de face, montrant un visage rond et un regard fixe.
Il est vêtu d'une veste rouge, tête recouverte d'un bonnet beige, la bandoulière de son sac tendue sur le buste.
> Son comportement
Des témoins décrivent un homme "calme et déterminé", qui "sait très bien ce qu'il fait". Le premier mis en joue par l'homme recherché, Philippe Antoine, rédacteur en chef à BFMTV, a été marqué par "l'intensité du regard" du suspect, et ajoute "je pense qu'il savait précisément ce qu'il voulait faire, et comment il allait le faire".
Le ministre de l'Intérieur a qualifié lundi l'attaque de Libération d'"acte odieux qui avait pour but incontestablement de blesser, sans doute de tuer". Depuis qu'il a tiré, l'homme est à classer dans une nouvelle catégorie de criminels qui ne se contente pas d'intimider.
Certains éléments pourraient, a priori, laisser penser que l'homme planifie ses actes. Il a attendu plusieurs minutes devant le siège de BFMTV avant de pénétrer dans les locaux vendredi. Puis il n'a pas agi du week-end, attendant lundi pour frapper à nouveau. Le suspect aurait également changé de vêtements entre l'agression à "Libération" et le moment où il est descendu dans le métro.
Le commandant Christophe Caupenne, un ex-du Raid, décrit sur Francetv Info un homme qui "ne connaît pas de frein au passage à l'acte"."L'homme qui est actuellement traqué à Paris s'est déjà "suicidé" socialement. Il pourrait désormais retourner son arme contre lui ou menacer les forces de l'ordre pour se faire abattre par un policier", envisage le commandant qui souligne sur BFMTV le "côté absolument obsessionnel" d'un homme qui "a préparé son intervention".
Le criminologue Jean-Pierre Bouchard décrit sur BFM "quelqu'un qui arrive [à BFM] avec une grande détermination" mais qui semble rapidement "perdu". "Cela pourrait être la projection d'un esprit qui lui même n'est pas très clair".
"Il est aujourd'hui frustré car son arme s'est enrayée une fois", analyse de son côté la criminogogue Lygia Négrier-Dormont, dans le Figaro. "Il a tiré en l'air et (...) le photographe sur lequel il a ouvert le feu est toujours en vie. Selon moi, il va recommencer si la police ne l'empêche pas avant".
Par ailleurs, ses motivations restent floues, "il n'y a aucun contexte revendicatif", a assuré ce lundi le procureur François Molins, et il reste très difficile d'analyser son comportement. "On est dans la phase policière, je ne vois pas ce que je pourrais ajouter pour le moment", rappelle Alain Blanc à BFMTV.com, président de l'Association française de criminologie, qui se refuse à toute analyse prématurée.
> Ce qu'il a dit
Le tireur présumé a dit à l'automobiliste qu'il a pris en otage lundi "sortir de prison, être prêt à tout et avoir une grenade" dans son sac.
Une source proche de l'enquête a toutefois appelé là encore à la prudence sur la véracité de ces déclarations, n'excluant pas qu'elles aient pu être faites pour convaincre la personne prise en otage de sa détermination.