"Un procès qui ne sert à rien": le père de Loïc, mort dans l'accident de Millas, se confie avant l'audience en appel

Fabien Bourgeonnier, père de Loïc, victime de l'accident de Millas. - BFMTV
Un homme terrassé par le chagrin. Fabien Bourgeonnier a perdu son fils Loïc, 12 ans, dans l'accident de bus scolaire qui avait fait 6 morts en 2017 à Millas, dans les Pyrénées-Orientales. À la veille du début du procès en appel, il se confie à France 3.
"Je suis un père fatigué, fatigué de revivre un procès qui ne sert à rien", lâche Fabien Bourgeonnier, qui vit dans le souvenir de son fils, disparu depuis 7 ans.
"Ça n'est pas la peine de refaire vivre un calvaire à des enfants, et je ne parle même pas des parents", dénonce-t-il.
"Si on nous donnait de nouvelles données, je suis preneur", assure-t-il. Mais "sur le drame de Millas, il n'y a rien. Il n'y a pas d'évolution", déplore le père de famille, affirmant "qu'aucune enquête n'a été faite depuis le premier procès".
En 2017, un bus scolaire était entré en collision avec un TER sur un passage à niveau, faisant 6 morts, âgés de 11 à 13 ans, et 17 blessés.
"J'ai pris perpétuité"
Lors du premier procès de l'accident de bus, en 2022, la conductrice du bus, Nadine Oliveira, avait été reconnue coupable d'homicides et de blessures involontaires. Elle avait été condamnée à cinq ans de prison, dont quatre avec sursis. Pas suffisant pour le père de famille. "Cette femme a pris la peine minimale", déplore-t-il.
"J'ai perdu un enfant. J'ai pris perpétuité", pleure-t-il de son côté. "Qu'est-ce qu'elle a perdu, elle?"
Fabien Bourgeonnier a, dans son malheur, une pensée aussi pour les enfants qui ont survécu à l'accident. "On se demande pourquoi on fait revenir dix-sept enfants, qui pour la plupart maintenant sont majeurs, qui essaient de reprendre le cours d'une vie, qui essaient de travailler, de panser leurs plaies ou leur handicap pour certains, des maux, des traumatismes et à qui on va faire revivre ça", soupire-t-il.
"Mon combat est pour les victimes"
Malgré la douleur, Fabien Bourgeonnier reste actif. Il dit avoir rejoint il y a trois ans "un collectif avec lequel on travaille sur la sécurisation des passages à niveaux".
La question de savoir si la conductrice avait forcé ou pas la barrière du passage à niveau, en ramenant un groupe de 23 adolescents vers la commune de Saint-Feliù-d'Avall, dans la région de Perpignan, avait été au cœur des débats lors du procès en première instance.
"Mon combat est pour les victimes, l'amélioration de la prise en charge de victimes, l'amélioration de l'annonce d'un décès, la prévention en milieu scolaire, la prévention sur les passages à niveau", ajoute le père de Loïc.
Le procès en appel se tiendra à partir du lundi 7 octobre et jusqu'au 25 octobre à Aix-en-Provence.