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Procès des viols de Mazan: Dominique Pelicot évoque son "fantasme" de "soumettre une femme insoumise"

"C’était mon fantasme, égoïste, sans la faire souffrir", a affirmé ce mardi Dominique Pelicot, jugé devant la cour criminelle de Vaucluse pour avoir drogué, violé et fait violer son ex-épouse Gisèle par des dizaines d'hommes.

"C’était mon fantasme, égoïste, sans la faire souffrir", a affirmé ce mardi Dominique Pelicot, jugé devant la cour criminelle de Vaucluse pour avoir drogué, violé et fait violer son ex-épouse Gisèle par des dizaines d'hommes. - Benoit PEYRUCQ © 2019 AFP

Le principal accusé du procès des viols de Mazan, Dominique Pelicot, a affirmé ce mardi à la cour criminelle du Vaucluse que "soumettre une femme insoumise" était un "fantasme égoïste".

Entendu une dernière fois par la cour criminelle du Vaucluse ce mardi 19 novembre, Dominique Pelicot, le principal accusé dans le procès des viols de Mazan, a apporté des explications sur les violences subies par Gisèle Pelicot entre 2011 et 2020.

"Si j’en suis arrivé à faire ce que j’ai fait par l’intermédiaire de personnes qui ont volontairement accepté ce que je proposais, c’est pour soumettre une femme insoumise. C’était mon fantasme, égoïste, sans la faire souffrir", a déclaré Dominique Pelicot.

"Prenez mon mobile comme vous le voulez, mais c’est comme ça", a-t-il poursuivi.

"Ça a créé une fissure"

Depuis le 2 septembre, Dominique Pelicot et 50 autre coaccusés sont jugés notamment pour viols aggravés sur Gisèle Pelicot. L'ancien compagnon de cette dernière est décrit comme "le chef d'orchestre" de ce dossier.

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Ce mardi, il a été interrogé sur les explications de tels actes. L'accusé a évoqué, en pleurant sur lui-même, le viol qu'il dit avoir subi à 9 ans, et le viol auquel il a été contraint de participé à l'âge de 14 ans. "Ça a créé une fissure", dit-il.

"Je pense que cette fissure que j’ai gardé (...) se rapproche de ça, de ce que j’ai vécu à 14 ans. Le fantasme que j’ai fait revivre indélicatement se rapproche de ça", a expliqué Dominique Pelicot à la cour criminelle du Vaucluse.

Le verdict attendu en décembre

Plus tôt dans l'après-midi, le principal accusé de ce procès a aussi nié avoir abusé de sa fille, Caroline Darian. Cette dernière a eu un échange violent avec son père, lui clamant qu'il "mourra seul dans le mensonge".

"Je maintiens que je n'ai jamais touché mes enfants et petits-enfants que j'aime énormément", avait déclaré en préambule Dominique Pelicot.

Les plaidoiries doivent commencer à partir de mercredi avec celles des parties civiles. Les réquisitions sont attendues à partir de lundi prochain avant que la défense ne s'exprime. Le verdict, lui, est attendu d'ici le 20 décembre.

Justine Chevalier et Matthieu Heyman