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Procès

"Plus que jamais, le combat continue": la famille de Théo déterminée à "améliorer leur dossier" contre Bayer-Monsanto

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Après la décision du tribunal de Vienne de déclarer irrecevable son action en justice intentée contre Bayer-Monsanto, la famille de Théo, qui souffre de graves malformations imputées à son exposition in utéro au glyphosate, affirme sur BFMTV ce jeudi 31 juillet "envisager très sérieusement de faire appel".

L'action en justice des parents de Théo, qui souffre de graves malformations imputées à son exposition in utéro au glyphosate, contre le géant mondial des pesticides Bayer-Monsanto a été jugée irrecevable ce jeudi 31 juillet par le tribunal de Vienne.

Si la mère de Théo, Sabine Grataloup, admet sur BFMTV une certaine "déception", elle affirme que "plus que jamais, le combat continue".

"Ce jugement nous donne des pistes pour améliorer notre dossier. Finalement, le jugement n'a pas été en notre faveur en raison de détails. Le reste du dossier est vraiment solide", abonde-t-elle.

Le tribunal de Vienne a décrété qu'il n'a pas été démontré que la société Bayer-Monsanto était civilement responsable des malformations de la victime. En revanche, la justice a estimé que Monsanto était fournisseur du produit incriminé, contrairement à ce qu'ils affirmaient.

Sabine Grataloup indique "envisager très sérieusement de faire appel".

"C'est une longue bataille"

Sabine Grataloup explique qui leur est reproché de "ne pas être en mesure de fournir la facture du produit utilisé il y a vingt ans".

"On n'a pas gardé toutes les factures de produits qu'on utilisait en 2006 mais on va essayer de chercher d'autres éléments qui pourraient appuyer ce point. (...) À nous de chercher", assure-t-elle soulignant avoir "déjà apporté énormément de choses" comme des "témoignages très ancrés temporellement" ou des "recherches scientifiques".

"C'est vrai que c'est une longue bataille (...) D'autant plus pour une famille qui doit gérer en même temps la maladie de son fils, ça prend beaucoup d'énergie", souligne Sabine Grataloup. "On voit qu'un nouveau combat s'ouvre devant nous".

La mère, dont le fils d'une souffre de malformations à la trachée et à l'œsophage, dénonce la difficulté en France "pour une victime de pesticide d'obtenir justice".

Le glyphosate, herbicide le plus vendu au monde (800.000 tonnes en 2014), a été classé en 2015 comme un "cancérogène probable" par le Centre international de recherche sur le cancer de l'Organisation mondiale de la santé. Il est interdit en France depuis fin 2018 pour un usage domestique.

En 2022, les experts du fonds d'indemnisation des victimes de pesticides avaient reconnu la possibilité d'un lien entre le glyphosate et les malformations de Théo. Depuis 2020, le groupe Bayer a dû verser plus de 10 milliards de dollars à des utilisateurs de glyphosate atteints de cancers.

Juliette Brossault