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Glyphosate: l'action de la famille de Théo déclarée irrecevable par la justice, Bayer-Monsanto échappe à la condamnation

Théo Grataloup, est né avec une malformation que ses parents attribuent au glyphosate, pesticide de la marque Monsanto-Bayer, manipulé par sa mère lorsqu'elle était enceinte.

Théo Grataloup, est né avec une malformation que ses parents attribuent au glyphosate, pesticide de la marque Monsanto-Bayer, manipulé par sa mère lorsqu'elle était enceinte. - MATTHIEU DELATY / Hans Lucas / via AFP

Après le procès opposant l'entreprise chimique et pharmaceutique et la famille Grataloup, dont le fils souffre de graves malformations qu'ils imputent à son exposition in utéro au glyphosate, le tribunal de Vienne a jugé ce jeudi 31 juillet l'action en justice des parents irrecevable.

Le géant mondial des pesticides Bayer-Monsanto comparaissait le 3 avril dernier devant la justice, assigné par la famille Grataloup dont le fils Théo souffre de graves malformations qu'ils imputent à son exposition in utéro au glyphosate.

Près de quatre mois plus tard, le tribunal de Vienne a finalement déclaré ce jeudi 31 juillet l'action en justice de la famille Grataloup irrecevable, estimant qu'il n'a pas été démontré que la société Bayer-Monsanto était civilement responsable des malformations de la victime.

En revanche, la justice estime que Monsanto était fournisseur du produit incriminé, contrairement à ce qu'ils affirmaient.

"C'est évidemment une grande déception pour la famille Grataloup", réagissent leurs avocats, qui envisagent de faire appel.

"Aucune responsabilité à l’encontre du groupe"

Dans un communiqué, l'entreprise chimique et pharmaceutique exprime "toute sa compassion à la famille Grataloup" dont le combat juridique "traduit une douleur profonde et largement compréhensible".

"Bayer prend acte du jugement du tribunal de Vienne, qui n’a retenu aucune responsabilité à l’encontre du groupe. Cette décision intervient après plus de sept ans de procédure, dans un contexte humain douloureux, que l’entreprise n’a jamais ignoré", peut-on lire.

Le groupe "rappelle que le glyphosate fait l’objet d’un consensus scientifique validé par les autorités sanitaires européennes et françaises" et assure qu'il "continuera d’agir avec responsabilité et rigueur sur les sujets qui relèvent de la santé publique".

En 2022, les experts du fonds d'indemnisation des victimes de pesticides avaient reconnu la possibilité d'un lien entre le glyphosate et les malformations de Théo. Ce dernier souffre de malformations à la trachée et à l'œsophage.

Le glyphosate, herbicide le plus vendu au monde (800.000 tonnes en 2014), a été classé en 2015 comme un "cancérogène probable" par le Centre international de recherche sur le cancer de l'Organisation mondiale de la santé. Il est interdit en France depuis fin 2018 pour un usage domestique.

Bayer, exposé à de nombreux litiges coûteux autour de ce produit, a publiquement douté de son avenir commercial au printemps. Depuis 2020, le groupe a dû verser plus de 10 milliards de dollars à des utilisateurs de glyphosate atteints de cancers.

Alixan Lavorel