Amandine morte de faim à 13 ans: la mère de l'adolescente condamnée à la réclusion criminelle à perpétuité

Privations, violences, punitions... Elle a tout avoué au cours de son procès. Sandrine Pissara a été condamnée ce vendredi 24 janvier à la réclusion criminelle à perpétuité avec 20 ans de sûreté pour avoir affamé Amandine, sa fille de 13 ans, jusqu’à sa mort. Jean-Michel Cros, le beau-père d’Amandine, a lui été condamné à 20 ans de prison.
Au deuxième jour du procès, quatre ans après la mort d’Amandine, Sandrine Pissara, 54 ans, a reconnu les violences et les actes de torture et de barbarie sur sa fille de 13 ans dont le corps décharné a été retrouvé à son domicile en juin 2020 à Montblanc (Hérault).
"Je reconnais tout", a répondu la mère de famille, interrogée par le président de la cour d’assises de l’Hérault après la diffusion d’un enregistrement audio effectué par une jeune voisine en 2019. Une bande-son dans laquelle on distingue la voix de Sandrine Pissara et les cris, les pleurs et les sanglots d’Amandine: "Aïe, aïe, arrête, pas ça, j’ai mal…".
Pour la première fois depuis la mort de sa fille, Sandrine Pissara a reconnu l’indicible et pour la première fois depuis l’ouverture du procès, des larmes se sont échappées de ses yeux. "C’est la première fois que je vous vois pleurer", a relevé le magistrat.
Manipulatrice, violente et menteuse
Au procès, Sandrine Pissara, mère de huit enfants, a été décrite comme une femme violente, manipulatrice et menteuse. Elle n'aurait d'ailleurs jamais su se situer en tant que mère.
Témoins de l'horreur, la soeur et le frère d'Amandine ont raconté les violences commises par leur mère. Ambre, 19 ans, a raconté les coups, les punitions. Amandine était nue dans la maison et sa mère lui empêchait d'avoir des vêtements pour qu'elle ne puisse pas cacher la nourriture dans ses poches. Alors que ses deux soeurs dormaient dans leur chambre, Amandine, elle, était enfermée dans un débarras sans avoir le droit de manger avec le reste de la famille.
"Je suis une mère monstrueuse", a déclaré Sandrine Pissara, affirmant n'avoir "jamais voulu qu'elle meure." Le jour de sa mort, Amandine pesait 28 kilos pour 1,55 mètre. Le médecin qui a réalisé l'autopsie de l'adolescente a expliqué à la cour d'assises de Montpellier qu'elle avait été sous-alimentée "pendant trois ou quatre mois" avant sa mort.
Jean-Michel Cros, le beau-père d'Amandine, a lui reconnu un traitement "inhumain" d'Amandine, émettant des regrets sur la montée des violences sur la jeune fille.