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Police-Justice

Procès du Carlton de Lille: "le dossier s'est écroulé tout seul", estime la défense de DSK

Dominique Strauss-Kahn à la sortie de son hôtel, avant son audience au tribunal correctionnel de Lille, le 17 février 2015.

Dominique Strauss-Kahn à la sortie de son hôtel, avant son audience au tribunal correctionnel de Lille, le 17 février 2015. - Philippe Huguen - AFP

Les trois avocats de Dominique Strauss-Kahn se sont engouffrés mercredi dans la porte laissée grande ouverte par le réquisitoire du procureur, qui a demandé mardi la relaxe pour l'ancien patron du FMI. Ils en ont profité pour  s'attaquer aux "anathèmes" lancés contre DSK.

"Ca suffit, les anathèmes!": la défense de Dominique Strauss-Kahn a pris la parole mercredi matin devant le tribunal correctionnel de Lille, mettant fin à un long silence auquel elle s'était astreinte pendant le procès pour proxénétisme dit du Carlton.

Relaxe "pure et simple" pour DSK

"Le dossier s'est écroulé tout seul, a estimé Me Leclerc devant les journalistes, lors de la suspension d'audience à la mi-journée. Nos interventions n'ont fait que rappeler cet écroulement. Nous attendons maintenant la décision du tribunal, nous sommes confiants." Alors que les accusations contre DSK ont très vite vacillé au cours des audiences, où l'ancien directeur du FMI a fait étalage de ses talents d'orateur et sa connaissance technique du dossier, le procureur de la République Frédéric Fèvre a requis mardi sa relaxe "pure et simple".

La veille, la plupart des parties civiles, dont les deux principales accusatrices de l'ancien patron du FMI Mounia et Jade, avaient annoncé qu'elles renonçaient à lui demander réparation. Aucune des quatre prostituées qui se sont portées parties civiles n'était présente au tribunal mercredi matin.

"J'ai pour Jade une certaine estime"

Seule femme du trio, Me Frédérique Baulieu a été la première des trois avocats de l'ancien patron du FMI à se lancer. C'est elle qui était chargée de l'interrogatoire des anciennes prostituées au fil des audiences et, dans sa plaidoirie, s'est attaquée de front au témoignage de Jade, qui a participé à deux soirées avec DSK ainsi qu'à un voyage à Washington. "Ca suffit, les anathèmes", a martelé Me Frédérique Baulieu.

"J'ai pour Jade une certaine estime car après une vie de fracas elle a décidé de vaincre tout cela", avance Me Baulieu. "Mais j'ai beaucoup d'incompréhension devant cette volonté à tout prix de dire des choses qui ne sont pas vraies", ajoute-t-elle, avant d'énumérer point par point ses arguments venant contredire Jade. Mais pour Frédérique Baulieu, Jade est une "victime de la médiatisation, des questions indignes qui lui ont été posées".

"Ce n'est pas à elle qu'il faut en vouloir. J'en veux à ceux qui ont fait d'elle ce symbole et qu'elle ne peut avoir une autre position que celle qui est la sienne", a conclu l'avocate.

S. C. avec AFP