Procès des viols de Mazan: l'avocat de Gisèle Pelicot explique qu'"elle ne cherche pas à ce qu'on l'admire"

Elle s'est avancée vêtue d'une longue robe noire à la barre de la cour criminelle départementale du Vaucluse. "Je suis une femme totalement détruite et je ne sais pas comment je vais me relever de tout ça", a exposé Gisèle Pelicot ce mercredi 23 octobre, lors de sa deuxième prise de parole depuis l'ouverture du procès. "J'ai déjà 72 ans et je ne sais pas si j'y arriverai dans les années qu'il me reste."
Me Stéphane Barbonneau, l'avocat de la septuagénaire, est revenu ce jeudi sur l'antenne de BFMTV sur ces mots forts prononcés par Gisèle Pelicot: "Elle ne cherche pas à ce qu'on l'admire, elle ne cherche pas à ce qu'on pense qu'elle est exceptionnelle (...) Ce qu'elle cherche à montrer, c'est qu'on est évidemment profondément détruit quand on subit pour une femme un viol", rapporte-t-il.
"Une souffrance inimaginable mais nécessaire"
Depuis huit semaines, Gisèle Pelicot affronte les hommes accusés de l'avoir violée. Huit semaines qu'elle écoute des heures durant les arguments de ces hommes qu'elle n'avait jamais vus de sa vie à l’exception de son ex-mari les jours d'audience du procès des viols de Mazan qu'elle a voulu rendre public.
"C'est une souffrance qui est inimaginable pour elle" mais "nécessaire", souligne Maître Stéphane Babonneau.
"Quand on est victime de faits de nature sexuelle, on peut être détruit, mais c'est aussi un message d'espoir qu’elle a souhaité donner en montrant qu'on peut faire face si on trouve les ressources autour de soi", rapporte son avocat.
Gisèle Pelicot sort très souvent de la salle d’audience sous les applaudissements du public. Un soutien pour la septuagénaire, devenue une figure de la lutte contre la soumission chimique, qui pense aux autres Gisèle.
"Elle a en permanence, et elle nous le dit fréquemment, une pensée pour toutes les victimes qui, à l'heure à laquelle nous parlons, font face à la même épreuve dans les cours d’assises sans nécessairement avoir des gens qui viennent les applaudir à la sortie", rapporte Me Stéphane Barbonneau.
"Qu'elles sachent que Gisèle Pelicot pense à elles car elles traversent les mêmes épreuves." Aujourd’hui, la septuagénaire veut au travers du procès "montrer que le viol peut être partout".