Procès des 1.000 vaches: confirmation des peines requises contre neuf militants

Manifestation de soutien aux militants de la Confédération paysanne en mai dernier. - Philippe Huguen - AFP
L'avocate générale a demandé mercredi à la cour d'appel d'Amiens de confirmer les peines décidées en première instance à l'encontre des neuf militants de la Confédération paysanne, accusés d'avoir endommagé la ferme dite des 1.000 vaches, qui allaient de l'amende à la prison avec sursis.
"Aucune idée aussi juste soit-elle ne peut justifier la commission d'actes illégaux", a affirmé Françoise Pieri-Gauthier, estimant, au-delà du débat quasi philosophique, que les faits étaient constitués. En première instance, la peine la plus sévère avait été prise contre le porte-parole du syndicat, Laurent Pinatel, condamné à cinq mois de prison avec sursis et 300 euros d'amende. Cinq autres, quatre prévenus poursuivis comme Laurent Pinatel pour des dégradations et un cinquième poursuivi pour vol, ont également été condamnés à des peines de prison d'au moins deux mois avec sursis. Le parquet demande donc que ces peines soient confirmées en appel.
Action coup de poing sur le chantier
En septembre dernier, une vingtaine de personnes s'étaient introduites sur le chantier de la ferme située à Drucat dans la Somme et avaient immobilisé des engins de chantier. Ils avaient également inscrit "Non aux 1.000 vaches" dans un immense tag de 250 mètres de long. L'action avait été revendiquée par la Confédération paysanne.
Début juin, la ferme a été épinglée par un contrôle sanitaire. L'exploitant qui détient l'autorisation d'exploiter 500 bêtes risque une sanction. Les services vétérinaires ont en effet recensé un dépassement de 296 vaches laitières dans l'exploitation. "C'est une situation qui est assez paradoxale", a observé mercredi Me Guillaume Combes, l'un des avocats des prévenus. "On vient vous demander réparation contre une soi-disante infraction dont on a été victime et puis on s'aperçoit que de l'autre côté, la loi est bafouée allègrement". Depuis le début du projet, des opposants réclament la fermeture de cette ferme. Militants écologistes mais aussi agriculteurs du voisinage et membres de la Confédération paysanne se battent contre l'implantation de cette ferme géante.