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Ferme des 1.000 vaches: 9 opposants jugés à Amiens

Des militants écologistes et altermondialistes se sont mobilisés contre cette ferme aux dimensions jugées industrielles.

Des militants écologistes et altermondialistes se sont mobilisés contre cette ferme aux dimensions jugées industrielles. - Philippe Huguen - AFP

Neuf militants de la Confédération paysanne sont accusés d'avoir dégradé la ferme dite des "mille vaches", à Drucat dans la Somme, en immobilisant notamment un engin de chantier. Ils sont jugés ce mardi devant le tribunal correctionnel d'Amiens.

Le procès de neuf militants de la Confédération paysanne, accusés de dégradations sur la ferme géante dite "des mille vaches", va se tenir ce mardi devant le tribunal correctionnel d'Amiens. Des centaines de personnes venues les soutenir et dénoncer l'agriculture industrielle devraient se rassembler devant le tribunal.

Tag géant et dégradations

Principal reproche fait aux militants mis en cause: avoir commis des dégradations sur le chantier de cette ferme située à Drucat, dans la Somme, qui a depuis commencé à fonctionner, à partir de mi-septembre, avec quelques centaines de têtes de bétail.

Dans la nuit du 11 au 12 septembre dernier, une vingtaine de personnes s'étaient introduites sur le chantier de la ferme pour immobiliser les engins de chantier et laisser un immense tag de 250 m de long, "Non aux 1.000 vaches", une action revendiquée par la Confédération Paysanne.

Quelques mois plus tôt, le 28 mai, une cinquantaine d'agriculteurs venus de toute la France avaient pénétré sur le chantier de la ferme afin de "démonter" une partie des installations, selon la Confédération paysanne. Le porteur du projet avait parlé lui de "saccage", évoquant des dégâts qui devaient dépasser "vraisemblablement les 100.000 euros".

De nombreuses personnalités présentes

Ce mardi, les accusés pourront compter sur le soutien moral de plusieurs milliers de personnes, selon la Confédération paysanne et l'association Novissen, qui s'opposent à la ferme des "mille vaches": dès 8 heures mardi, une trentaine d'autocars sont attendus en provenance de toute la France, entre autres des environs de Millau, Montélimar ou Valence, a annoncé le syndicat. Une caravane de vélos partis lundi de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique), site emblématique de lutte contre l'installation d'un nouvel aéroport près de Nantes, ainsi qu'un cortège de tracteurs originaires du même endroit, doivent également converger vers le point de ralliement, devant le palais de justice d'Amiens, mardi.

Une demi-douzaine de grévistes de la faim et de jeûneurs, dont le mari de l'une des prévenues, seront aussi de la partie. Leur convoi, parti de Narbonne, est arrivé samedi à Abbeville, dans la Somme, et devait gagner Lille dimanche, puis Arras lundi, avant d'arriver à Amiens où leur mouvement prendra fin avec une soupe servie par des anciens de l'usine de pneus Continental, aujourd'hui fermée.

Des personnalités politiques sont également annoncées: José Bové, député européen et ancien de la Confédération paysanne, la députée de la Somme Barbara Pompili (EELV) qui doit par ailleurs témoigner au procès, mais aussi la secrétaire nationale Emmanuelle Cosse et la députée européenne Karima Delli, ou encore Clémentine Autain (Front de Gauche).

José Bové était ce mardi matin l'invité de Jean-Jacques Bourdin en direct à 8h35 sur BFMTV et sur RMC. Le député européen espère qu'il y aura d'autres actions de ce type.

A.S. avec AFP