Pour un arrêt de travail, un chauffeur de bus simule une agression

Un bus de la compagnie des Courriers d'Ile-de-France. Image d'illustration. - Jacques Demarthon - AFP
Un jeune conducteur de bus de 23 ans a été placé en garde à vue jeudi après avoir mis en scène son agression quelques jours plus tôt. Le jeune homme, aidé d'un collègue, souhaitait obtenir un arrêt de travail.
Samedi dernier, le conducteur de bus, employé par la compagnie des Courriers d'Ile-de-France, qui dessert principalement le nord de la région, assure avoir été agressé à Goussainville, dans le Val-d'Oise, par un homme masqué. Ce dernier en voulait à sa caisse.La scène avait été filmée par la vidéosurveillance du bus.
Après les faits, le chauffeur avait passé la nuit à l'hôpital pour soigner des blessures au visage, relatait Le Parisien. Immédiatement ses collègues avaient exercé leur droit de retrait, réclamant de vraies mesures de protection. Des nouveaux faits de violence qui intervenaient alors que de nombreux caillassages de bus se produisent régulièrement dans le Val-d'Oise mais aussi dans le département voisin de Seine-Saint-Denis.
Comparution immédiate
Mais voilà, les enquêteurs se sont rendus compte que "plusieurs éléments n'étaient pas crédibles" dans le témoignage du jeune homme. "L'agression était en réalité une mise en scène, organisée de concert avec l'un de ses collègues", a expliqué une source policière.
Interrogé depuis jeudi par les enquêteurs de la Sûreté départementale du Val-d'Oise, le conducteur a reconnu les faits. Egalement placé en garde à vue, son complice présumé a, de son côté, nié avoir participé à cette fausse agression.
Une autre simulation en janvier
Après avoir été déféré vendredi matin, le jeune conducteur doit être jugé en comparution immédiate devant le tribunal de Pontoise pour "dénonciation de délit imaginaire" et "tentative d'escroquerie", des faits passibles de cinq ans de prison ferme. Son collègue, lui aussi déféré, comparaîtra pour "complicité", a précisé la source judiciaire.
En janvier, deux employées de la SNCF avaient déjà été interpellées pour avoir mis en scène leur agression à la gare de Soisy-sous-Montmorency, située à quelques kilomètres de Goussainville, afin également d'obtenir des arrêts de travail.