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Police-Justice

Porcs gazés à l'abattoir de Houdan: le procès de deux militants L214 renvoyé à septembre

Sebastien Arsac, co-fondateur de l'association L214

Sebastien Arsac, co-fondateur de l'association L214 - PASCAL GUYOT / AFP

Le procès de deux militants de l'association L214 pour intrusion dans un abattoir a été reporté à septembre. Le temps d'étudier une question prioritaire de constitutionnalité déposée par la défense.

Barbecue de porc contre militants vegans. Ce lundi, deux militants de l'association L214, qui lutte pour la fin de l'exploitation animale, devaient comparaître pour "violation du domicile d'autrui" et "tentative d'atteinte à la vie privée par fixation, enregistrement ou transmission de l'image".

Mais le tribunal a décidé de renvoyer le procès "compte tenu" de l'envoi tardif, dimanche, d'une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) par la défense. Les militants demandent si la notion d'"autrui" peut s'appliquer à une entreprise. La prochaine audience devrait se tenir le 4 septembre prochain.

"La viande j'en mange, et alors?"

Peu avant l'audience, une cinquantaine d'agriculteurs s'étaient réunis devant le palais de justice à l'appel de la FNSEA. Sur le dos, des tee-shirts bleus "la viande j'en mange, et alors?". Avec cette action, le syndicat agricole entendait dénoncer les pratiques de l'association L214. 

"Nous respectons les pratiques alimentaires de chacun, mais nous refusons d'être accusés de maltraitance sur nos animaux chaque jour", justifie la FNSEA

Face à ces accusations, Brigitte Gothière, co-fondatrice de L214, explique que "les vidéos sont le seul moyen pour alerter des conditions de mise à mort des animaux".

"Nos vidéos sont de plus en plus regardées sur Internet. C'est bien que ce débat interpelle l'opinion publique", soulignait en mars, Sébastien Arsac, le second fondateur, qui devait comparaître ce lundi aux côtés d'un autre activiste. Tous deux avaient caché des caméras dans un abattoir des Yvelines pour dénoncer la souffrance des porcs étourdis au CO2. Trahis par la chute d'une caméra, ils avaient été interpellés alors qu'ils venaient récupérer leur matériel, dans la nuit du 12 au 13 décembre 2016.

Jamais de condamnation pour ces militants

A ce jour, ces deux militants n'ont jamais été condamnés. Ce procès constitue une première, car le plus souvent, les vidéos diffusées par L214 sont tournées par des personnes internes aux établissements incriminés, ou y ayant accès.

Cette semaine, l'association a finalement diffusé certaines de ces vidéos tournées dans l'abattoir de Houdan. Là, on y voit des cochons suffoquer de longues minutes, être pris de convulsions puis de paniquer. Cette méthode d'étourdissement au CO2 est pourtant légale. Mais L214, qui demande son interdiction, souligne que cette pratique constitue une méthode "systématiquement longue et douloureuse".

Une enquête pour maltraitance contre cet abattoir est par ailleurs en cours. Une plainte de L214 a été déposée après la diffusion cet hiver de premières images montrant un employé frapper des porcs et leur administrer des chocs électriques.

Elodie Hervé