Pompiers attaqués: "Le véhicule est revenu vers les pompiers pour les renverser", selon le parquet

Yann Jomier, substitut du procureur au parquet d'Annecy est revenu mercredi sur l'attaque de Duingt, en Haute-Savoie, contre une ambulance des pompiers, mercredi à l'aube. Les agresseurs armés visaient-ils l'homme lacéré au cutter transporté vers l'hôpital et extrait de justesse du camion avant qu'il ne prenne feu et n'explose? Pour le magistrat, il n'y a "pas de lien établi" entre la première agression au cutter et l'attaque subie par des pompiers. Selon lui "le mot de guet-apens n'est pas approprié à ce moment de l'enquête". D'autant que la victime qui vient de subir une opération chirurgicale n'a pu encore être entendue.

Le substitut souligne en revanche la violence de ces "faits (qui) suscitent l'émoi par leur nature". Il précise que les "trois pompiers volontaires" qui constituaient l'équipage de l'ambulance "sont choqués". "Deux d'entre eux se sont retrouvés avec une arme braquée vers eux et l'un d'eux est particulièrement choqué par ce fait et, dans un deuxième temps, d'avoir été la cible de ce véhicule qui revenait vers eux pour les renverser", a continué le procureur.

En effet, le véhicule serait revenu sur les lieux pour tenter d'écraser la victime et les pompiers. Quant à l'incendie provoqué sur l'ambulance, il aurait été "rapide" et l'explosion attribuée aux bouteilles d'oxygène transportées dans le véhicule, "très violente".

Plus tôt dans la journée, le procureur de la République à Annecy, Eric Millaud, avait expliqué que le véhicule de secours avait été contraint de s'arrêter à la suite d'une ruse des malfaiteurs, qui l'avaient dépassé pour simuler un peu plus loin un accident. Le colonel Eric Faure, président de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France (FNSPF), qui compte 266.000 membres, avait pour sa part dénoncé "un acte barbare".

D. N.