Plus de 19.000 portables saisis en prison en 6 mois: comment endiguer le phénomène?

Le mur d'enceinte extérieure d'une prison. (Photo d'illustration) - Thomas Samson - AFP
Le ministère de la Justice entend lutter contre les portables en prison, en installant un téléphone fixe dans chaque cellule des 186 établissements pénitentiaires de France. Un phénomène de taille que la Direction de l’administration pénitentiaire (DAP) peine à endiguer. Selon l'administration pénitentiaire, 19.339 téléphones portables et accessoires ont été saisis dans les prisons françaises au cours du seul premier semestre 2017, pour une population carcérale de plus de 68.000 détenus. Soit une moyenne de près d'un portable en circulation pour trois détenus.
"Il y a quasiment un portable par détenu. Certains en possèdent même plusieurs tandis que d’autres font office de 'mules'. Ils gardent les portables des autres cachés dans leur cellule en échange de protection", expliquait à L'Express Arthur Frayer, un journaliste ayant travaillé comme surveillant pénitentiaire et auteur d’un livre, Dans la peau d’un maton.
De la rue à la promenade
Les téléphones entrent en majorité par les parloirs des prisons, apportés illégalement par les familles des détenus. Les smartphones ont fait leur apparition dans les prisons et de nombreux détenus restent actifs sur les réseaux sociaux malgré leur incarcération. D’autres téléphones passent tout simplement au-dessus des murs des établissements pénitentiaires, lancés par des complices durant les heures de promenade des prisonniers.
À la prison de Fleury-Mérogis, le délit le plus jugé au sein des commissions de discipline est la détention de téléphone. Bien que les détenus soient souvent envoyés au mitard en cas de détention, cette peine ne semble pas endiguer le problème, comme l’explique Le Monde.
Brouilleurs obsolètes
Si 804 brouilleurs ont été installés dans les prisons françaises, ils seraient en réalité déjà obsolètes, n’empêchant pas le fonctionnement des téléphones. La nouvelle stratégie de l’administration pénitentiaire est de charger le prestataire d’assurer le brouillage, l’obligeant à adapter son offre chaque année en fonction de l’évolution de la technologie. Une mise en place qui devrait permettre un brouillage enfin efficace.