"On l'attend, mais on le redoute": la fille de Karine Esquivillon réagit au procès requis contre son père pour le meurtre de sa mère

Une jeune femme dans l'incertitude. Alors qu'un procès a été requis contre son père Michel Pialle pour le meurtre de sa mère Karine Esquivillon, Eva-Louise Esquivillon se confie à BFMTV, dans un document publié ce samedi 2 août.
"Je suis un peu rassurée et confiante d'aller au procès parce qu'on sait que la thèse de l'accident ne passera pas (...) on ne se dit pas que la thèse de l'accident va passer et que dans 4 ans, il pourra être dehors", assure-t-elle à BFMTV.
"Mais mine de rien, on a quand même peur de certaines questions et de certaines réponses. On a peur de le voir lui (Michel Pialle NDLR), on a peur des réactions. On est vachement dans l'inconnu, je pense que ça va être quelque chose de très difficile, de très lourd, de très dur", reconnaît-elle.
"Il y a des choses qu'on va entendre qui je pense vont travailler. Je sais que ça va être très difficile, il faut passer par là et c'est ce qu'on attend aussi avec impatience, mais en même temps, on le redoute", ajoute Eva-Louise au micro de BFMTV.
Un procès requis contre Michel Pialle
Après plusieurs mois de mensonge, Michel Pialle avait finalement avoué en juin 2023 avoir tué sa femme, Karine Esquivillon, qui était portée disparue depuis le mois de mars. Face aux enquêteurs, il avait plaidé la cause de l'accident.
Un scénario qui n'a pas réussi à convaincre la justice, car le parquet de la Roche-sur-Yon a requis vendredi 1er août un procès pour "meurtre par conjoint".
La procureure Sarah Huet a affirmé à l'AFP avoir "rendu un réquisitoire définitif aux fins de mise en accusation devant la cour d'assises de Vendée du chef de meurtre par conjoint".
Un accident, selon son mari
Durant le procès, Michel Pialle sera interrogé sur les raisons pour lesquelles il aurait tué sa femme d'un coup de 22 Long Riffle. Selon le parquet, les enfants parlent de l'absence de liberté de la mère, emprise qui ne manquait pas de faire écho à la situation décrite par sa première épouse. Il sera aussi questionné sur son comportement durant la disparition de la mère de ses enfants.
Michel Pialle avait d'abord soutenu la thèse du départ volontaire de son épouse "gagnant ainsi du temps pour dissimuler des éléments de preuve," indique le parquet de la Roche-sur-Yon dans son réquisitoire définitif, obtenu par BFMTV.
Pour consolider sa version, Michel Pialle s'était aussi servi du téléphone portable de sa femme pour envoyer des messages afin de faire croire au départ volontaire de sa femme "avec des fautes et une syntaxe caractéristique de l'écriture de Michel Pialle", indique la procureure de la République Sarah Huet dans son réquisitoire.