"Nous sommes face à des criminels": le préfet du Gard réagit à la mesure de couvre-feu déployée à Nîmes

Après l'annonce de l'instauration d'un couvre-feu pour les mineurs de moins de 16 ans à Nîmes, qui sera en vigueur à partir de ce lundi, le préfet du Gard, Jérôme Bonet, a estimé qu'il s'agit d'une "décision justifiée", ce samedi 19 juillet.
"L'objectif, c'est de protéger ces enfants, avant tout des trafiquants. Ils utilisent ces enfants, ils les enrôlent", a déclaré le préfet, au micro de BFMTV. "Il est certain que nous sommes face à des criminels, à des trafiquants qui ont a peu près perdu toute notion de valeur et qui sont prêts à terroriser les habitants au-delà même de leurs rivaux."
Il ajoute: "On est face à des gens qui ont perdu toute notion de la valeur de la vie humaine, qui ont peu de considération pour les habitants de leur propre quartier et de la terreur qu'ils propagent."
Jérôme Bonet appelle également à la "responsabilité" des parents de mineurs, estimant que "protéger ces enfants, c'est considérer qu'ils ne doivent pas à partir d'une certaine heure être seul".
Le préfet dit vouloir poursuivre sa mission "d'enrayer le plus vite possible ce cercle de violences et également très rapidement interpeller les auteurs".
Plusieurs fusillades successives
Ce couvre-feu, instauré de 21h à 6h, dans les secteurs les plus sensibles de la ville pour une durée de 15 jours "renouvelable si nécessaire", avait indiqué le maire de Nîmes, Jean-Paul Fournier.
Cette décision intervient après une succession de "fusillades, règlements de comptes, tensions entre bandes", énumère la collectivité. Le corps d'un jeune de 19 ans, tué par balles, a notamment été retrouvé calciné, dans un village proche de Nîmes, ce mardi.
Dans ce contexte, le préfet du Gard a également annoncé l'arrivée d'une seconde compagnie républicaine de sécurité (CRS) et la mise à disposition de services spécialisés nationaux "afin de renforcer les enquêteurs nîmois". Le préfet souhaite également se servir des "nouveaux outils" de la loi contre le narcotrafic.
Le préfet se félicite de "résultats très positifs"
Malgré ces derniers faits, Jérôme Bonet estime avoir "beaucoup de résultats très positifs" à Nîmes. "Je pense qu'on n'a jamais eu autant de résultats positifs, le nombre d'écrous a doublé sur les six premiers mois de l'année par rapport à 2024, la plupart voire l'intégralité des règlements de compte qui ont eu lieu a été élucidée et l'activité des trafiquants de stupéfiants a été fortement ébranlée sur le secteur nîmois", a-t-il énuméré.
Des syndicats ont pointé du doigt le manque de forces de l'ordre malgré les annonces faites par Bruno Retailleau d'une trentaine de renforts. Le préfet du Gard a affirmé que ces renforts arriveront
"À la rentrée de septembre, 13 policiers supplémentaires. L'engagement pris par le ministre de l'Intérieur est le recrutement d'une trentaine de policiers, il nous a même autorisés à en recruter plus." Avant d'ajouter: "Les recrutements sont en cours."