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Police-Justice

Non-dénonciation d'abus sexuels: le cardinal Barbarin fait appel de sa condamnation

Le cardinal Barbarin.

Le cardinal Barbarin. - AFP

Le tribunal correctionnel de Lyon a condamné ce jeudi le prélat à 6 mois de prison avec sursis pour "non-dénonciation" d'abus sexuels commis par le père Preynat.

La réaction a été immédiate. Les avocats du cardinal Barbarin ont annoncé qu'ils faisaient appel de la condamnation prononcée par le tribunal correctionnel de Lyon à l'encontre du prélat. Ce dernier a été reconnu coupable de "non-dénonciation" des abus sexuels commis par le père Preynat dans les années 80. Il a écopé d'une peine de six mois de prison avec sursis.

"La motivation du tribunal ne me convainc pas. Nous allons donc contester cette décision par toutes les voies de droit utiles", a indiqué Jean-Félix Luciani, en relevant qu'il "était difficile pour le tribunal de résister à une telle pression avec des documentaires, un film... Ça pose de vraies questions sur le respect de la Justice", a relevé l'avocat.

Citation directe

En l'absence du cardinal, la présidente du tribunal Brigitte Vernay l'a "déclaré coupable de non-dénonciation de mauvais traitements" envers un mineur entre 2014 et 2015. Après un classement sans suite de l'enquête sur le cardinal Barbarin, un procédure de citation directe avait été lancée à son encontre par des victimes d'un prêtre lyonnais, le père Preynat, mis en examen en 2016 pour des abus sexuels sur des scouts dans les années 80.

Pendant les trois jours d'audience au début du mois de janvier dernier, le cardinal Barbarin avait estimé n'être coupable d'aucun délit. Il avait raconté avoir été au courant de "rumeurs" en 2010 mais avait fait confiance à son prédécesseur à la tête du diocèse de Lyon pour les gestion de cette affaire. Il avait surtout fait confiance au père Preynat qui lui avait assuré ne plus avoir commis d'actes répréhensibles après 1991.

Quand il rencontrera en 2014, l'une des victimes du prêtre, le primat des Gaules a assuré avoir suivi l'avis du Vatican, qui lui avait conseillé de différer de quelques mois la mise à l'écart du père Preynat pour "éviter le scandale public".

Justine Chevalier