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Police-Justice

Nîmes: six personnes évadées après l'incendie d'un centre de rétention administrative

Les six personnes se sont échappées dans la nuit de samedi à dimanche. (Photo d'illustration)

Les six personnes se sont échappées dans la nuit de samedi à dimanche. (Photo d'illustration) - Christophe ARCHAMBAULT / AFP

Selon le parquet de Nîmes, les six personnes qui se sont échappées ne présentent pas de "profil terroriste ou inquiétant".

Six personnes, qui ne présentent pas de "profil terroriste ou inquiétant", se sont échappées dans la nuit de samedi à dimanche du centre de rétention administrative de Nîmes (Gard) après le déclenchement volontaire d'incendies en son sein, selon le parquet de Nîmes dimanche.

"Six personnes sont recherchées pour avoir profité de la confusion générée par l'incendie pour s'échapper", mais "aucun n'est fiché pour profil terroriste ou inquiétant", a indiqué à l'AFP la procureure de la République de Nîmes, Cécile Gensac.

Des incendies après une panne d'électricité

Ces incendies ont été déclenchés volontairement par des personnes retenues dans ce centre pour immigrés en situation irrégulière à la suite d'une panne d'électricité, a-t-elle précisé.

Samedi vers 22 heures, "une coupure d'électricité (est survenue) au Centre de rétention administrative de Nîmes" et "pour une raison qu'il faudra déterminer, le groupe électrogène (n'a pas pris) le relais, plongeant de très longues heures le CRA dans le noir", a détaillé dimanche dans un communiqué le syndicat de police Alliance (affilié à la CFE) du Gard.

"Rapidement, les retenus présents en (ont profité) pour allumer des feux dans trois zones de vie vers 22h15", poursuit ce texte, précisant que onze personnes, "intoxiquées par les fumées inhalées", ont dû être évacuées au centre hospitalier de Nîmes.

"Toutes les personnes hospitalisées pour incommodation sont revenues au CRA ce matin", a relevé la procureure de Nîmes dimanche.

"Des enquêtes pénales en cours visent à identifier les auteurs des dégradations par incendie et à retrouver les personnes qui étaient en situation d'étrangers en séjour irrégulier pour lesquelles l'autorité administrative diligentait des procédures destinées à les reconduire dans leur pays d'origine", a-t-elle complété.

Alliance demande "un audit de sécurité complet"

Selon Alliance, "deux zones de vie" du centre de rétention "sont complètement hors service". Le syndicat, qui dénonce des "effectifs de police en nombre insuffisant pour intervenir en sécurité", demande "la fermeture totale des zones incendiées, un audit de sécurité complet et une amélioration des conditions de travail" de ses collèges du CRA de Nîmes.

Mi-juin, la Contrôleure générale des lieux de privation de liberté (CGLPL), Dominique Simonnot, avait déploré que plusieurs centres de rétention pour immigrés en situation irrégulière demeurent structurellement "attentatoires à la dignité" humaine, malgré des mises en garde répétées mais "laissées sans suite".

Le mois dernier, un rapport du bâtonnier de Marseille avait pointé de nombreux dysfonctionnements au centre de rétention administrative de la deuxième ville de France, dans lequel deux incendies successifs s'étaient déclarés fin juin et mi-juillet.

V.G. avec AFP