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Police-Justice

La famille d’Adama Traoré refuse d'être reçue par Nicole Belloubet

Nicole Belloubet a fermé la porte au référendum sur la réforme constitutionnelle.

Nicole Belloubet a fermé la porte au référendum sur la réforme constitutionnelle. - Bertrand GUAY / AFP

La famille d'Adama Traoré, jeune homme mort en juillet 2016 après son interpellation dans le Val-d'Oise, a refusé d'être reçue par la ministre de la Justice.

La famille d'Adama Traoré, jeune homme mort en juillet 2016 après son interpellation par des gendarmes dans le Val-d'Oise, a refusé l'invitation de Nicole Belloubet, a-t-on appris ce lundi de la famille Traoré et de son avocat.

La famille explique à BFMTV demander "depuis 4 ans que les gendarmes entre les mains desquels est mort Adama Traoré soient convoqués devant la justice, interrogés et mis en examen". Elle dit désormais "attendre des avancées judiciaires, et non des invitations à la discussion qui n’auraient aucune finalité procédurale".

Le cabinet de Nicole Belloubet, contacté par nos soins, n'a pas donné suite.

"La ministre ne se mêle pas des affaires individuelles"

Un peu plus tôt dans la journée, l'entourage de la garde des Sceaux avait démenti à BFMTV vouloir intervenir dans une procédure judiciaire en cours, car l'action interrogerait quant au respect de la séparation des pouvoirs. Le ministère de la Justice a également démenti qu'Emmanuel Macron ait demandé à Nicole Belloubet de rencontrer la famille Traoré. Le chef de l'Etat lui aurait seulement demandé de veiller "au bon fonctionnement de la justice".

"La ministre ne se mêle pas des affaires individuelles. Il n'est pas question de rentrer dans une procédure spécifique, ça appartient aux seuls magistrats", nous avait-on assuré.

Pourtant, quelques heures après cette déclaration, L'Express révélait que la ministre de la Justice souhaitait finalement rencontrer les proches du jeune homme afin de "répondre aux interrogations" de la famille Traoré.

Bataille d'expertises judiciaires 

Adama Traoré est mort le 19 juillet 2016 dans la caserne des gendarmes de Persan, près de deux heures après son arrestation dans sa ville de Beaumont-sur-Oise (Val-d'Oise) et au terme d'une course-poursuite, après avoir échappé à une première interpellation.

Quatre ans après, les avocats de la famille et ceux des gendarmes s'écharpent sur le contenu des expertises judiciaires relatives à la mort du jeune homme. Ce lundi, le parquet a confirmé que les juges d'instruction chargés de l'enquête vont entendre en juillet deux nouveaux témoins qu'ils n'ont encore jamais auditionnés jusqu'ici.

Mélanie Vecchio, avec Esther Paolini