Nantes: le père retranché sur une grue condamné à 4 mois ferme

L'action de Serge Charnay, en février 2013, avait été très médiatisée. - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE
Il avait choisi dans un premier temps de se retrancher en haut d'une grue pour réclamer le droit de voir son fils. Il a choisi ensuite la manière forte. Serge Charnay a été condamné mardi à Nantes à quatre mois de prison ferme, après avoir "omis" de ramener son enfant à l'issue de son droit de visite, le week end dernier.
Serge Charnay, qui assurait seul sa défense, était jugé en comparution immédiate pour "soustraction" d'enfant. Sa peine, conforme aux réquisitions du parquet, a été assortie d'un mandat de dépôt.
"Un odieux coup de force"
Samedi, jour de son droit de visite, il n'avait pas ramené son fils de sept ans et demi à sa mère, qui avait donné l'alerte. Vers 18 heures, cette dernière avait reçu des SMS de Serge Charnay la prévenant qu'il serait en retard, puis qu'il ne ramènerait pas l'enfant. L'homme et son fils avaient été retrouvés le lendemain par la police dans le Puy-de-Dôme, puis ramenés à Nantes où ils sont domiciliés.
"C'est un odieux coup de force", a commenté la procureure Sophie Husson. Depuis 2010, "c'est la quatrième fois que Serge Charnay ne ramène pas son fils à sa mère", a rappelé Maître Franck Boëzec, qui assistait cette dernière, présente à l'audience.
Serge Charnay avait d'ailleurs été condamné en 2012 à une peine d'un an de prison dont huit mois avec sursis pour une soustraction de l'enfant pendant deux mois et demi, en 2011. M. Charnay a fait appel mais le sursis a d'ores et déjà été révoqué, car il n'a pas répondu aux six convocations du juge d'application des peines depuis cette condamnation.
"Trop éloigné du quotidien" de son enfant
"Nous n'avons jamais dit que c'était un mauvais père", a ajouté Maître Boëzec. "Mais nous avons été patients. Nous allons maintenant de nouveau saisir le juge aux affaires familiales pour demander l'annulation du dernier jugement". Celui-ci octroyait notamment à cet homme de 43 ans un droit de visite un samedi tous les quinze jours et un mercredi tous les quinze jours, pour "rétablir la confiance".
Serge Charnay s'est défendu en expliquant que le "droit de visite progressif" qui lui avait été accordé le tenait "trop éloigné du quotidien" de son fils. "Je suis d'accord pour qu'on m'enferme jusqu'aux 18 ans de Benoît, comme ça, ça règlera tous les problèmes", a-t-il lancé ironiquement au tribunal.
Le père de famille s'était retranché en février 2013 au sommet d'une grue à Nantes pendant trois jours et trois nuits pour revendiquer l'égalité des pères et des mères s'agissant de la garde des enfants en cas de séparation. Son geste avait été ensuite imité à plusieurs reprises un peu partout en France.