"Mur des cons": le parquet fait appel du renvoi en procès de la présidente du Syndicat de la magistrature

Le fameux "mur des cons" polémique, qui était affiché dans les locaux du Syndicat de la magistrature. - BFMTV
La présidente du Syndicat de la magistrature (SM, gauche) Françoise Martres a été renvoyée en procès jeudi pour injure publique dans l'affaire du "Mur des cons", a appris l'AFP de source judiciaire.
Mais le parquet de Paris a annoncé dans la foulée qu'il faisait appel de cette décision. Il reviendra donc à la cour d'appel de trancher pour savoir si Françoise Martres doit comparaître pour "injures publiques", comme l'a ordonné jeudi une juge d'instruction, alors que le parquet avait requis un non-lieu.
Le panneau avait relancé le débat sur l'indépendance des magistrats
Révélé en avril 2013 par le site Atlantico, ce panneau situé à l'intérieur des locaux du SM, sur lequel étaient collées les images de plusieurs personnalités, avait déclenché un tollé de protestations. La juge d'instruction n'a pas suivi les réquisitions du parquet de Paris, qui concluait au non-lieu en estimant notamment que les faits étaient prescrits.
Des responsables du Front national et de l'UMP s'étaient emparés du sujet pour relancer la polémique sur l'indépendance des magistrats. Des magistrats et avocats avaient pour leur part dénoncé l'instrumentalisation de l'affaire pour jeter le discrédit sur les juges.
Un simple "défouloir" selon les magistrats visés
Comme Brice Hortefeux ou Nadine Morano, les responsables visés par le "Mur des cons" étaient essentiellement des personnalités de droite. Figuraient aussi le magistrat Philippe Courroye, le criminologue Alain Bauer, les intellectuels Alain Minc ou Jacques Attali.
Le SM s'était défendu, qualifiant le mur de "défouloir" et regrettant des images captées à son insu "dans un lieu privé (...) qui n'est pas accessible au public". Françoise Martres avait été mise en examen pour "injures publiques".
Visée par douze plaintes, elle a à ce stade été renvoyée en procès dans deux cas, où les victimes sont les élus UMP Jacques-Alain Bénisti et Valérie Debord, a précisé la source judiciaire.