Meurtre dans une mosquée du Gard: Retailleau assure que "la piste d'un acte anti-musulman n'est pas négligée"

Quarante-huit heures après le meurtre d'un fidèle à la mosquée de La Grand-Combe, dans le Gard, Bruno Retailleau s'est rendu dans le département dimanche 27 avril pour rencontrer les représentants locaux des cultes.
Sur place, il a adressé selon ses mots "un message de compassion" aux proches de la victime, de "solidarité" auprès de la communauté musulmane de France et enfin de "mobilisation" dans le cadre de l'enquête.
"On ne connaît pas encore les mobiles (...). La piste d'un acte anti-musulman n'est pas négligée, bien au contraire", a déclaré le ministre de l'Intérieur depuis la sous-préfecture d'Alès.
"C'est celle sur laquelle on travaille en priorité, mais ce n'est pas la seule", a précisé le procureur de la République d'Alès Abdelkrim Grini. "Certains éléments pourraient nous laisser penser que ce mobile n'était peut-être pas le mobile premier, ou le seul mobile". Une marche blanche en hommage à Aboubakar, un fidèle habitué de la mosquée tué de plusieurs coups de couteau, est organisée en présence d'une partie de sa famille ce dimanche après-midi.
L'auteur présumé de l'homicide, Olivier H., s'est rendu de lui-même tard dimanche soir au commissariat de Pistoia, une ville toscane à une quarantaine de kilomètres de Florence, en Italie, selon le procureur d'Alès, Abdelkrim Grini à BFMTV.
Comme il l'expliquait samedi sur notre antenne, une "véritable chasse à l'homme" a été menée pendant trois jours afin de l'interpeller. Abdelkrim Grini craignait "qu'il ne fasse à nouveau d'autres victimes".
"Aucune piste n'est écartée"
"Tout laisse à penser que l'individu recherché souhaite commettre de nouveaux meurtres", a également confié une source proche de l'enquête à BFMTV. Le suspect est âgé de 20 ans. De nationalité française et sans activité professionnelle, il est inconnu des services de police et de la justice.
Bruno Retailleau a annoncé qu'une "force de frappe" de 70 enquêteurs venus "de Montpellier, de Nîmes, de Paris et d'autres territoires français" était mobilisée sur l'affaire.
Ouverte pour homicide vendredi par le parquet d'Alès, l'enquête sur ce drame, confiée à la fois aux gendarmes et à la police judiciaire, est menée depuis samedi pour "assassinat", c'est-à-dire un meurtre avec préméditation, a précisé le procureur à l'AFP.
Pour le parquet d'Alès, "aucune piste n'est écartée, ni même celle d'un acte islamophobe". "Le mobile du crime est inconnu à ce stade", a-t-il encore souligné, alors que la classe politique s'est déjà emparée du sujet.
En début d'après-midi, le président de la République Emmanuel Macron a dénoncé "le racisme et la haine en raison de la religion" en réaction à ce fait divers. "La liberté de culte est intangible", a rappelé le chef de l'État dans un message posté sur X.