Meeting de Zemmour à Villepinte: comment les enquêteurs essayent d'identifier les auteurs des violences

Neuf jours après les violences ayant eu lieu lors du meeting du candidat à la présidentielle Éric Zemmour à Villepinte (Seine-Saint-Denis), les auteurs de ces incidents ne sont toujours pas identifiés, selon les informations de BFMTV. Une source proche de l'enquête expliquait ce matin à notre antenne que ce processus allait être long et complexe, mais que le travail d'enquête se poursuivait.
Des plaintes ont été déposées par SOS Racisme après que plusieurs de ses membres ont été violemment pris à partie dans le public. Mediapart a également annoncé avoir déposé plainte après l'agression de ses journalistes sur place. Une enquête est en cours pour identifier les auteurs de ces violences.
Toutes les images du meeting analysées
Les premiers éléments sur lesquels se basent les enquêteurs sont les vidéos tournées ce jour-là, qu'il s'agisse des images de vidéosurveillance ou des captations dans la salle par les médias présents ou participant au meeting.
Ces images sont décortiquées, analysées plan par plan. Les enquêteurs ont expliqué à BFMTV qu'ils isolaient des zones, zoomaient sur un endroit, une scène précise pour y repérer tel ou tel individu en fonction de sa tenue vestimentaire. Ils retracent ensuite les quelques minutes ou heures auparavant pour tenter de refaire son parcours et comprendre si la personne visée est simplement spectatrice des violences ou y participe.
Certains portaient des capuches, des casquettes ou des masques sanitaires, ce qui peut compliquer leur identification.
Le "voisinage numérique"
Les enquêteurs s'intéressent aussi à ce qui s'appelle le "voisinage numérique". Ils retracent l'environnement de la personne sur tous les supports numériques sur lesquels elle aurait pu apparaître. Par exemple, s'ils recherchent un homme avec une casquette grise, les enquêteurs essayent d'analyser son parcours dans les transports, ou de voir s'il a garé son véhicule non loin d'une caméra de surveillance où son visage pourrait être perçu.
Il est aussi possible que certains se soient signalés dans des vidéos postées sur les réseaux sociaux, ce qui pourrait faciliter leur identification.
Les informations recueillies peuvent se recouper avec la liste des personnes présentes ce jour-là, car pour participer au meeting d'Éric Zemmour, il fallait s'inscrire en donnant son identité. Il peut donc y avoir une réquisition judicaire auprès des organisateurs pour obtenir ces informations.
L'homme qui est suspecté d'avoir agressé le candidat lors de ce meeting, juste avant qu'il monte sur scène, a lui été mis en examen pour violences volontaires.