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Police-Justice

Meaux: la mère de famille tuée évoquait un "état dépressif" de son conjoint après des violences conjugales

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En 2019, le père de famille avait commis des "violences avec usage d'un couteau", a indiqué le procureur de la République de Meaux ce mardi 26 décembre. La procédure avait été classée sans suite au motif d'état mental déficient.

Un profil qui se précise. Jean-Baptiste Bladier, procureur de la République de Meaux, a livré plusieurs éléments ce mardi 26 décembre concernant le père de famille soupçonné d'avoir tué sa femme et ses quatre enfants la veille à Meaux, en Seine-et-Marne.

Notant que le casier judiciaire de ce dernier est "dépourvu de tout antécédent", le procureur a néanmoins souligné l'existence d'une procédure en 2019 relative à des violences conjugales "avec usage d'un couteau", comme l'avait révélé nos collègues de RMC.

La mère était la victime de ces agissements, survenus le 14 octobre 2019. Elle avait reçu un coup de couteau dans l'omoplate gauche, entraînant cinq jours d'Incapacité totale de travail (ITT).

"Un état dépressif ancien"

La procédure avait ensuite été classée sans suite au motif d'état mental déficient, a précisé Jean-Baptiste Bladier. L'expertise attestait alors de l'abolition du discernement chez le mis en cause, un homme de 33 ans de nationalité française, suivi depuis 2017 pour troubles dépressifs et psychotiques. Au préalable, sa femme avait refusé de porter plainte.

En janvier 2020, le père expliquait les violences de 2019 par ses idées noires et l'envie qui avait été la sienne de se faire du mal avec l'intention de se suicider. Il affirmait ne pas vouloir faire du mal à son épouse qu'il aimait.

"Le coup est parti tout seul", disait-il, d'après des propos rapportés par le procureur.

Lors de son audition à l'époque, la victime "évoquait un état dépressif ancien chez son conjoint qui, selon elle, avait interrompu son traitement il y a quelque temps".

Interrogée sur d'éventuelles violences antérieures à celles-ci, elle avait affirmé n'avoir subi "qu'une" gifle quand l'aînée du couple était plus jeune. La mère avait également évoqué un épisode en 2017 au cours duquel son conjoint avait tenté de se suicider.

"Scène de crime d'une très grande violence"

Lors de sa conférence de presse, Jean-Baptiste Bladier a retracé le déroulé des faits, décrivant une "scène de crime d'une très grande violence" caractérisée par le "très grand nombre de coups de couteau", dont ont été victimes la mère et les deux filles, qui sont les aînés de la fratrie. Les autres victimes sont deux garçons âgés respectivement de quatre ans et neuf mois.

Dans la nuit de lundi à mardi, le procureur a annoncé à l'AFP l'ouverture d'une enquête de flagrance pour homicides volontaires. Le père de famille a été placé en garde à vue ce mardi, après avoir été arrêté à Sevran (Seine-Saint-Denis) dans la matinée. Son état de santé a été jugé compatible avec cette procédure.

Baptiste Farge